«Si nous n'entrions pas dans la MLS, nous risquions de tout perdre» - Joey Saputo, président de l'Impact de Montréal

Publié le 02/05/2013 à 00:00, mis à jour le 22/11/2013 à 15:33

«Si nous n'entrions pas dans la MLS, nous risquions de tout perdre» - Joey Saputo, président de l'Impact de Montréal

Publié le 02/05/2013 à 00:00, mis à jour le 22/11/2013 à 15:33

Par Marie-Claude Morin

Penser avec son coeur, sans oublier sa tête

Faire le grand saut requiert toutefois une certaine maturité. «Il y a un bon pas entre la deuxième division de la NASL et la MLS. Ça représente une progression extrêmement importante pour l'Impact en peu de temps», fait valoir M. Legendre. Il rappelle que l'Impact jouait devant environ 10 000 spectateurs au Centre Claude-Robillard avant 2008.

Pour entrer dans la MLS, il faut agrandir le stade afin qu'il puisse accueillir 20 000 amateurs, plutôt que 13 000. Un investissement important [30 millions de dollars au final, dont 23 M$ du gouvernement du Québec], mais aussi une pression supplémentaire sur la vente de billets. Sans oublier les 40 M$ que la MLS demande pour la concession...

En 2010, l'Impact est assez solide pour foncer, estiment Joey Saputo et Richard Legendre. «Avec le temps, l'équipe avait pris beaucoup de place à Montréal et comptait de nombreux partisans», dit M. Saputo.

Pour ce «passionné de soccer», la décision est d'abord et avant tout émotive. «Des fois, on prend des décisions plus avec son coeur qu'avec sa tête et on espère que les deux se rejoindront.» C'est ce qui se passe à ce moment. Le propriétaire souhaite de tout coeur faire grandir l'Impact, mais le projet commande un investissement personnel «énorme», l'aide du gouvernement et un engagement sur plusieurs années. Avec son équipe, il dresse un plan financier détaillé afin de l'analyser sous toutes ses coutures. «C'est sûr et certain qu'avant de signer le chèque, il fallait s'assurer que ça ait du sens.»

Dans l'entourage de l'aîné de la famille Saputo, le projet ne fait pas l'unanimité. «Les gens autour de moi veulent parfois me protéger, mais j'ai la tête dure», dit avec un sourire ce père de garçons âgés de 5, 10, 13 et 15 ans. De toute façon, la décision finale lui revient.

Après des mois de négociations, les dirigeants de la MLS et ceux de l'Impact annoncent officiellement le 7 mai 2010 que l'équipe jouera sa saison 2012 parmi les meilleures du continent.

Miser sur l'appartenance

Dans la foulée du passage à la MLS, l'Impact a recueilli 7,5 M$ auprès du Fonds de solidarité FTQ. Joey Saputo ne s'en cache pas : il n'avait pas besoin de cet argent. S'il a cédé 10 % de l'équipe au Fonds, c'était pour ancrer le onze montréalais dans le paysage québécois. «Nous serons forts dans la ligue si nous sommes forts chez nous», dit-il.

Le même raisonnement s'applique à l'Académie, mise sur pied en 2010. L'équipe comptait historiquement 40 à 50 % de joueurs québécois, mais le calibre supérieur de la MLS a diminué cette proportion. L'équipe compte maintenant cinq joueurs québécois, dont quatre sont issus de l'Académie. «C'est tellement important pour nous que nous prenons les choses en main pour former la relève», dit avec fierté Richard Legendre.

Avec tous ces efforts mis ensemble, la prochaine saison sera encore meilleure que la précédente, espèrent MM. Saputo et Legendre. «Maintenant que la première année est passée, nous devons trouver notre rythme de croisière, qui doit être régulier, constant et à un bon niveau», conclut M. Legendre.

CE QU'ILS AVAIENT SOUS-ESTIMÉ ?

«Nous savions Montréal prête pour la MLS, mais notre marché est peut-être un peu plus jeune et à développer que ce que nous croyions. Les Montréalais achètent moins d'abonnements que ce que nous pensions.» - Richard Legendre

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