Entrepreneuriat autochtone: Les partenariats, une formule gagnante


Édition du 21 Juin 2014

Entrepreneuriat autochtone: Les partenariats, une formule gagnante


Édition du 21 Juin 2014

« Les Autochtones sont méfiants envers les “Blancs du Sud”. Mais lorsque le lien de confiance est établi, c’est du solide », dit Yves-André Bureau, de YAB.

Les plans de l'établissement sont inexistants, le financement l'est tout autant et la mer, par où arriveront les matériaux de construction, est gelée huit mois par année. Dans ces conditions, accepteriez-vous de superviser la construction d'un hôpital dans la capitale du Nunavut ?

Le consultant Yves-André Bureau, lui, n'a pas hésité. L'hôpital d'Iqaluit a été son premier contrat lorsqu'il a démarré YAB Management, il y a 13 ans. Son partenaire inuit, Qikiqtaaluk Corporation, a par la suite maintenu la relation d'affaires avec l'entreprise montréalaise pour la supervision d'autres projets. «Là-bas, on peut vite brûler son nom, car les autochtones sont méfiants envers les "Blancs du Sud". Mais lorsque le lien de confiance est établi, c'est du solide», dit-il.

YAB Management a élargi son offre avec l'aide pour le démarrage, la comptabilité et la mise sur pied des structures administratives, entre autres. «On prend le temps d'expliquer à nos partenaires quelles sont les contraintes et les responsabilités relativement au projet», indique-t-il.

Le plus important est de garder à l'esprit que le premier bénéficiaire d'un projet doit en être la communauté, souligne le consultant. «Dire aux entrepreneurs autochtones qu'ils gagneront 20 millions de dollars dans 20 ans, ça ne marchera pas. Ils vivent dans le présent, donc il faut que le projet soit pour le mieux vivre de la communauté», explique-t-il.

Soigner ses relations

Plus au sud, dans la communauté attikamek d'Obedjiwan, c'est plutôt la forêt qui a servi de moteur économique au lancement de la scierie Opitciwan, l'une des premières sociétés en commandite de la province. La collectivité de 2 000 habitants s'est mise à la recherche d'un partenaire industriel en 1995 pour exploiter cette ressource et a arrêté son choix sur Produits forestiers Résolu. «Leur respect des normes environnementales et leur méthode de gestion du territoire ont été des éléments décisifs pour nous», souligne l'ancien chef attikamek à l'origine du projet, Simon Awashish.

Et Résolu y a aussi trouvé son compte. «Nous avions l'équipement et l'expertise alors qu'eux avaient l'approvisionnement en volume de bois. C'est une formule gagnant-gagnant», mentionne le directeur de l'entreprise aux affaires publiques, Karl Blackburn.

Le conseil de bande de la communauté détient une participation de 55 % dans l'entreprise, contre 45 % pour Résolu. Une telle majorité était par ailleurs nécessaire pour que les Attikameks aient accès à de l'aide financière fédérale pour démarrer le projet.

La scierie, qui produit 200 000 mètres cubes de bois d'oeuvre par an et dont le chiffre d'affaires oscille de 15 à 20 millions de dollars, embauche une soixantaine de travailleurs autochtones et une dizaine d'autres non autochtones, sans compter les 60 postes liés à la récolte et au transport.

«Avant la venue de la scierie, les deux tiers de la communauté bénéficiaient de l'aide sociale. Sauf que la moyenne actuelle est revenue à ce niveau parce que notre population a grossi, mais pas les emplois», déplore Simon Awashish. De nouveaux postes pourraient toutefois être créés si le projet de biomasse sur lequel planche le conseil de bande, lui aussi en partenariat avec Hydro-Québec, devait être approuvé.

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