Entrevue n°214: Jay Coen Gilbert, cofondateur B Lab


Édition du 23 Août 2014

Entrevue n°214: Jay Coen Gilbert, cofondateur B Lab


Édition du 23 Août 2014

Par Diane Bérard

D.B. - Donnez-nous un exemple d'une entreprise que nous n'aurions pas classée comme une B Corp.

J.C.G. - Nous en comptons plusieurs. Les B Corps sont aussi diversifiées que l'économie. Par exemple, ce fabricant de machinerie lourde et de produits en plastique de Grand Rapids au Michigan. Cascade Engineering n'est pas ce que vous imaginez lorsque vous pensez à une entreprise verte. Et pourtant... elle s'appuie sur des techniques de production durable. Et parmi les 1 200 employés de ses 14 usines, plusieurs étaient auparavant bénéficiaires de l'aide sociale. Cela fait partie de la politique de recrutement de l'entreprise d'offrir des carrières à cette clientèle laissée-pour-compte. Cascade Engineering est donc une entreprise qui agit concrètement pour favoriser l'inclusion sociale et réduire son empreinte environnementale. Elle est devenue verte, même si elle appartient à un secteur historiquement «brun».

D.B. - Pourquoi ce manufacturier de machinerie lourde du Michigan a-t-il voulu devenir une B Corp ?

J.C.G. - Cascade Engineering était une B Corp avant l'heure. Pour le fondateur, Fred Keller, être une B Corp signifie contribuer au développement de sa communauté. Certaines B Corps ont une vision globale, d'autres, une vision locale.

D.B. - Qu'est-ce qu'une B Corp apporte concrètement à une ville ou à une région ?

J.C.G. - Les B Corps créent des emplois de plus grande qualité. Ce faisant, elles améliorent la qualité de vie de toute la communauté.

D.B. - Comment devient-on une B Corp ?

J.C.G. - C'est un processus en deux étapes. D'abord, il faut quantifier l'impact social ou environnemental de l'entreprise sur ses parties prenantes. Nos attentes varient selon la taille de l'organisation, son secteur et son emplacement. Un questionnaire guide la direction dans ce processus qui devrait prendre d'une à trois heures. Notre équipe peut parcourir le questionnaire avec l'entrepreneur avant qu'il ne commence à y répondre. Si le score obtenu se situe sous 80/200, nous lui demanderons de fournir des pièces justificatrices de son impact. L'entrepreneur doit aussi remplir un formulaire de divulgation, énonçant toute pratique de sa part, ou de celle d'un de ses partenaires, que nous devrions connaître. Puis, notre comité est prêt à déterminer s'il lui accorde la certification B Corp. Chaque année, nous visitons au hasard 10 % des sociétés certifiées pour vérifier sur les lieux si tout est conforme aux réponses du questionnaire. Cette visite dure de six à dix heures, selon la taille et la nature des activités.

D.B. - Combien de temps demeure-t-on certifié ?

J.C.G. - Nous accordons une certification pour deux ans. Ensuite, il faut postuler de nouveau. Les conditions préalables auront généralement changé. Nous raffinons constamment notre vérification diligente. Nous apprenons à poser de meilleures questions pour obtenir des réponses plus précises qui vérifient ce qui compte vraiment. Je pense aux mesures d'impact social et environnemental, par exemple. Nous intégrons les nouvelles versions dès qu'elles sont prêtes.

D.B. - Quel est le coût ?

J.C.G. - Il varie selon la taille de l'entreprise, de 500 $ à 25 000 $ par année.

D.B. - Les B Corps doivent signer une déclaration d'interdépendance. De quoi s'agit-il ?

J.C.G. - Les B Corps s'engagent à respecter certains principes, dont : mener leurs affaires en tenant compte des gens et des lieux ; s'assurer par leurs produits, leurs pratiques et leurs profits de ne nuire à personne ; être profitable pour tous ; reconnaître l'interdépendance de tous et leur responsabilité envers leurs contemporains ainsi que les générations futures.

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