Entrevue n°194: Parisa Tabriz, princesse de la sécurité, Google


Édition du 08 Mars 2014

Entrevue n°194: Parisa Tabriz, princesse de la sécurité, Google


Édition du 08 Mars 2014

Par Diane Bérard

D.B. - Vous sentez-vous investie d'une mission lorsqu'il est question de femmes et de technologie ?

P.T. - Je sais que les modèles jouent un rôle important dans le choix d'une carrière. Surtout lorsqu'il s'agit de carrières non traditionnelles. Il faut que les filles puissent s'identifier à d'autres filles en science pour choisir cette voie. Je suis prête à jouer ce rôle. Mais il ne faut pas se limiter aux jeunes filles. Il faut viser aussi les femmes en emploi. Les exposer davantage à la technologie, peu importe leur emploi.

D.B. - Mais la diversité ne se limite pas aux femmes...

P.T. - D'un point de vue purement égoïste, je souhaite qu'il y ait davantage de femmes en TI. Si nous étions plus nombreuses, mon genre ne prendrait plus autant d'importance. Nous pourrions parler davantage de ce que je fais plutôt que de ce que je suis. Mais effectivement, la diversité ne se limite pas au genre. La sécurité informatique repose sur la résolution de problèmes. Pourtant, plus vous abordez un problème sous divers angles, plus grandes seront vos chances de le résoudre. De plus, les organisations qui favorisent la diversité se montrent plus créatives et enregistrent de meilleurs résultats financiers.

D.B. - Avant votre nomination, vous apparteniez à l'équipe que vous dirigez. Quelle est la principale différence ?

P.T. - Il y en a deux. D'abord, je ne pirate plus les logiciels. Ça me manque, mais je suis maintenant une gestionnaire. Puis, j'ai changé de langue. Avant, je parlais en «code». Là, je communique en anglais (rires).

D.B. - Vous travaillez en sécurité informatique depuis six ans. Qu'est-ce qui a changé ?

P.T. - Les escrocs se sont raffinés. Nous aussi. Avant, les internautes devaient installer eux-mêmes les mises à jour de sécurité. C'était long et fastidieux. Parfois, ils le faisaient. Parfois pas. Avec Chrome, cela s'effectue automatiquement. Cela améliore à la fois l'expérience pour l'usager et le niveau de sécurité. On diminue le risque du jour zéro, cette période entre la détection d'une faille et sa correction.

D.B. - Comment Google s'y prend-elle pour assurer la sécurité de ses produits ?

P.T. - Nous commençons par dresser la liste des actifs de valeur que nous voulons protéger. Puis, la liste de ceux qui seraient tentés de les voler ou de les altérer. Cette liste couvre les individus et les organisations. Elle s'attarde aussi aux gouvernements qui pourraient être tentés de surveiller leurs citoyens de façon excessive. Et nous recommençons chaque fois que nous ajoutons des modules à nos produits.

D.B. - Ne craignez-vous pas que les citoyens et les organisations deviennent blasés à force d'entendre parler de cybersécurité ?

P.T. - Oui, cela m'inquiète. En matière de sécurité, les conseils contradictoires abondent. Les profanes s'y perdent et se lassent. Et les médias exploitent les histoires de bris spectaculaires. Cela en devient presque banal.

D.B. - Avec toute cette publicité, les pirates informatiques, qui sont souvent très jeunes, en deviennent presque sympas...

P.T. - Trouver des failles de sécurité est sympa. Je le sais, je suis une bonne pirate informatique. Les exploiter au détriment des autres, ce l'est moins. Mais il en est ainsi de plusieurs formes de savoir. Vous pouvez mettre vos connaissances au service du bien ou du mal. Cela dépend de votre système de valeurs. J'ajouterais que le cinéma se plaît à «glamouriser» les criminels. Et les pirates informatiques sont les criminels du 21e siècle. L'activité criminelle s'est déplacée du monde réel au monde virtuel.

D.B. - Que faites-vous quand vous ne traquez pas les pirates informatiques ?

P.T. - J'essaie de me tenir loin d'un écran ! Je pratique l'escalade et je fabrique des meubles.

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