Entrevue n°212: Ed Kushins, fondateur HomeExchange.com


Édition du 02 Août 2014

Entrevue n°212: Ed Kushins, fondateur HomeExchange.com


Édition du 02 Août 2014

Par Diane Bérard

D. B. - L'économie collaborative n'est pas un concept socialiste, dites-vous. C'est du pur capitalisme...

E. K. - On ne se lève pas en disant «Je suis vraiment d'humeur collaborative aujourd'hui !». Ultimement, nous cherchons tous un gain. Est-ce bon pour moi de prêter ma maison ? De louer ma voiture ? D'échanger mes outils ?

D. B. - Parlons un peu d'airbnb. Les avez-vous vu venir ?

E. K. - Franchement non. Ils sont sortis de nulle part.

D. B. - Comment différencier le client de HomeExchange.com de celui d'airbnb ?

E. K. - Ces deux clients choisissent de demeurer dans une résidence privée plutôt qu'à l'hôtel. Mais le modèle airbnb repose sur une transaction financière, alors que celui de HomeExchange.com repose sur le partage. Utiliser notre service équivaut à résider chez un ami. Nos membres [il faut débourser 120 $ par année pour devenir membre de ce site et pour pouvoir y faire des échanges] recherchent probablement un niveau d'hospitalité plus grand que ceux d'airbnb.

D. B. - Vous développez de plus en plus les échanges par affinités. Expliquez-nous.

E K. - Je joue au golf. J'ai donc un abonnement dans un club où je retrouve le même groupe d'amis pour jouer. J'ai souvent échangé ma maison avec des amateurs de golf à qui j'ai «prêté» mes amis du club le temps de leur séjour. Non seulement ils jouent ensemble, mais ils prennent souvent un verre ensemble ou partagent un repas après la partie. D'autres membres d'HomeExchange aiment le jogging ou le yoga, ou ils cuisinent et cherchent une cuisine de chef. Notre moteur de recherche permet à chacun de trouver son «miroir» parmi notre communauté. Vous pouvez effectuer des recherches par géographie, par hobby, par situation familiale... Les parents de jumeaux, par exemple, n'ont plus à tout trimballer en double. Le jumelage par affinités, c'est l'échange de maisons à son meilleur.

D. B. - L'industrie hôtelière a-t-elle lutté contre votre service comme elle le fait actuellement pour airbnb ?

E. K. - Non, et ce pour deux raisons. D'abord parce qu'HomeExchange.com est beaucoup plus petit, donc il constitue une menace bien moins importante. Et puis, je ne crois pas que nous enlevions des clients aux hôtels. La plupart des séjours réalisés par l'intermédiaire d'échanges de maisons n'auraient probablement pas eu lieu si les protagonistes avaient dû payer. Nous créons une nouvelle catégorie.

D. B. - Quelle catégorie croît le plus parmi vos membres ?

E. K. - Les séjours de courte durée, de longs week-ends, par exemple. Plusieurs de nos membres effectuent de cinq à dix de ces courts séjours chaque année. On échange une maison à Montréal contre un condo à Tremblant. Une résidence au centre-ville de Los Angeles contre une maison à la plage à Santa Barbara. Ou un appartement londonien contre une maison en bord de mer à Brighton. Et tout ça ne coûte rien de plus que l'essence !

D. B. - HomeExchange.com amorce une phase de croissance accélérée. Quelle est votre stratégie ?

E. K. - Nous stimulons à la fois l'offre et la demande. Pour l'offre, nous tenons davantage la main de ceux qui veulent proposer leur maison. Tout le monde n'a pas des talents de marketeur. Pour stimuler la demande, nous raffinons notre moteur de recherche pour segmenter le plus possible selon les affinités. Il sera plus facile de trouve exactement ce que l'on cherche.

D. B. - Le mois dernier, vous avez tenu votre congrès annuel au Québec pour la première fois. Pourquoi ?

E. K. - Le Canada est la 5e destination préférée des troqueurs de maisons, et les Canadiens, la 4e communauté présente sur HomeExchange.com. Nous voulons développer ce marché. Y tenir notre congrès a permis d'attirer l'attention des membres actuels et potentiels.

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