Entrevue n°212: Ed Kushins, fondateur HomeExchange.com


Édition du 02 Août 2014

Entrevue n°212: Ed Kushins, fondateur HomeExchange.com


Édition du 02 Août 2014

Par Diane Bérard

«HomeExchange.com incarne le véritable esprit de la consommation collaborative»- Ed Kushins, fondateur HomeExchange.com

Le site d'échange de maisons HomeExchange.com compte 55 000 membres, dont plus de 1 000 au Québec et tout près de 400 à Montréal. Lancé en 1992 par le Californien Ed Kushins, ce site amorce une phase de croissance dont le Canada constitue un élément important. HomeExchange.com profite du ralentissement économique et de la popularité croissante de l'économie collaborative.

Diane Bérard - À quand remontent les premières offres organisées d'échanges de maisons ?

Ed Kushins - Aux années 1950. Le mouvement a vu le jour chez les professeurs, probablement pour leur permettre de tirer le maximum de leurs longues vacances sans se ruiner. Il a été circonscrit à ce cercle jusqu'au début des années 1990. À ce moment-là, j'ai échangé ma maison californienne contre une résidence à Washington. Au lieu d'une chambre d'hôtel, nous avions une maison avec piscine, table de billard, machines pinball... Et tout ça gratuitement ! J'ai tellement aimé que j'ai voulu travailler pour la maison qui publiait ce guide d'échange de maisons ! Ils n'avaient pas besoin de moi. Tant pis. En 1992, j'ai fondé mon propre service.

D. B. - Internet a fait exploser le concept...

E. K. - Imaginez un peu, quand j'ai lancé HomeExchange, mon bottin proposait 125 maisons avec une toute petite photo par résidence. Il était désuet dès sa publication ! En plus d'être inefficace, ce modèle coûtait une fortune en frais d'impression, de port et de publicité. Arrive Internet, et tout devient plus facile.

D. B. - HomeExchange.com incarne le véritable esprit de la consommation collaborative selon vous. Pourquoi ?

E. K. - Aujourd'hui, le terme «consommation collaborative» comprend une foule d'activités, dont plusieurs impliquent un échange d'argent. HomeExchange.com, lui, n'a qu'un but : le partage.

D. B. - Selon vous, le mouvement de l'économie collaborative connaît une crise d'identité. Pourquoi ?

E. K. - À mesure qu'il prend de l'ampleur, il accueille des expériences et des entreprises hétérogènes. D'ailleurs, on ne sait plus comment le nommer : économie collaborative, consommation collaborative, économie du partage, etc. Le terme le plus juste serait «économie ouverte». On ne peut pas parler de consommation collaborative lorsqu'il est question de l'application de géolocalisation pour taxis Uber. Après tout, le client paie pour le service, tout comme dans le cas du site de location de maisons airbnb. Cela ne signifie pas que les utilisateurs et les fournisseurs de ces services n'adhèrent pas à certaines idées. Mais la nature du mouvement évolue et elle reste à définir.

D. B. - Où s'en va ce mouvement ?

E. K. - Il s'installe tranquillement. De plus en plus de gens constatent qu'ils possèdent plus de biens qu'ils peuvent en utiliser. Puis, ils réalisent que ces biens inutilisés ont une valeur. Ils peuvent les vendre, les louer, les échanger, les partager... Ce qui était autrefois considéré comme strictement privé est aujourd'hui vu comme «disponible» pour d'autres. Rendre ces biens disponibles optimise leur valeur.

D. B. - L'économie collaborative se trouve en déficit de fournisseurs...

E. K. - En effet, car on joint ce mouvement sans s'en rendre compte. Notre premier point de contact est à titre d'utilisateur. On utilise BIXI ou Uber parce que c'est pratique et cool. Puis, un jour, on se dit que nous pourrions profiter davantage de cette bonne idée en devenant, aussi, un fournisseur. Il y a encore plus d'utilisateurs que de fournisseurs. Airbnb, par exemple, a 800 000 fournisseurs pour 5 millions d'utilisateurs. Mais cela va changer.

À la une

Nvidia dévoile une «superpuce» beaucoup plus performante

Mis à jour le 18/03/2024 | AFP

«Je voudrais vous présenter une très, très grande GPU.»

Bourse: Nvidia a pulvérisé les attentes, mais quelle sera la suite?

23/02/2024 | Denis Lalonde

BALADO. Après un gain d'environ 240% sur un an, est-il trop tard pour investir dans le titre de Nvidia?

Apple en discussion pour adopter l'IA de Google dans ses iPhone

18/03/2024 | AFP

Apple pourrait intégrer le système d'intelligence artificielle interactive Gemini AI sur ses appareils.