Eurostar a annoncé jeudi qu'il avait choisi le groupe allemand Siemens pour la construction de dix nouveaux trains, dans le cadre d'un projet d'investissement de 700 millions de livres sterling (1,13 milliard $CAN) destiné à rénover et renouveler sa flotte.

Selon Eurostar, cet investissement est financé à travers "une combinaison de capitaux propres et bancaires".

Les dix nouveaux trains Eurostar e320 s'ajouteront aux rames existantes afin d'offrir un service de grande qualité et qui permettront d'envisager "des perspectives d'expansion en Europe".

"Avec une capacité de plus de 900 personnes avec leurs bagages à son bord, l'Eurostar e320 offrira 20 pour cent de places en plus que les trains Eurostar actuels, qui peuvent actuellement transporter 750 voyageurs par train", a précisé l'opérateur ferroviaire.

Cette acquisition s'ajoute à un programme de révision des 28 rames Eurostar actuelles ainsi que la rénovation de leurs aménagements intérieurs.

La nouvelle de l'octroi du contrat à Siemens a été très mal accueillie par la multinationale française Alstom, de même que par le gouvernement de l'Hexagone.

Alstom a ainsi souligné que "les règles de sécurité en vigueur qui régissent le passage des trains dans le tunnel sous la Manche répondent aux normes les plus élevées et n'autorisent donc pas le passage des trains qu'Eurostar affirme avoir retenu".

Dans un communiqué, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau ont quant

à eux exprimé leur stupéfaction quant à la non prise en compte par Eurostar des règles de sécurité applicables dans l'appel d'offre engagé pour renouveler ses rames.

"De manière générale, à l'image du Royaume-Uni, la France, pleinement responsable de la sécurité sur la partie française du Tunnel sous la Manche, ne saurait accepter des conditions d'exploitation qui ne garantiraient pas un maintien voire une amélioration des conditions de sécurité dans cet ouvrage sous-marin exceptionnel de 54 km de long", soulignent les ministres.