Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

Branché, libéral et nationaliste

«Ces réseaux qui s'élargissent sans cesse, c'est certainement une de ses grandes forces», dit Louise Champoux-Paillé, qui était vice-présidente aux communications et marketing chez Midland Walwyn lorsqu'il en était, lui, le président. Maintenant présidente du Bureau des services financiers, elle ne s'étonne pas de ses succès, «puisqu'avec ses antennes, rien ne lui échappe.» «C'est tout à fait lui: il aime discuter, et il connaît beaucoup de monde dans les hautes sphères. Et n'allez pas croire que l'on naît branché. Il faut travailler fort pour construire un réseau aussi étendu», dit Claude Lamoureux, président du conseil de régime de retraite des enseignants de l'Ontario, familièrement appelé Teacher's, qui l'a connu du temps où il présidait la Caisse. Actionnaire principal de Sun Media, Claude Lamoureux est de ceux qui ont bien profité de l'offre d'achat de Quebecor venue coiffer celle du Toronto Star. Pour 980 millions de dollars, Quebecor devenait une chaîne nationale. «Parfois, on vend aux Ontariens, parfois on les achète. Il faut que ça joue dans les deux sens», dit Guy Savard, dont le rôle, en coulisses, a été encore une fois déterminant.

Ces triomphes, il les savoure comme il se doit pour un conseiller: avec discrétion. Sa fierté est cependant manifeste. Après tout, il a dû se refaire un nom après son départ de la Caisse.

À vivre par l'épée politique, on périt par l'épée politique, avait-on conclu à l'époque, d'autant plus que sa nomination avait fait sourciller. Lui, un néophyte en matière de gestion de grandes institutions, chargé de veiller sur le bas de laine des Québécois? Aux journalistes qui lui signalaient que le nouveau président était réputé être l'argentier du Parti Libéral, Louis Laberge, alors président de la FTQ, avait répondu qu'il fallait être insensé pour placer ainsi le loup dans la bergerie. Lisant cette déclaration dans les journaux, Guy Savard n'avait pas perdu de temps pour l'inviter au restaurant, question de clarifier les choses. «Je le connaissais mal. Nous sommes allés chez Butch Bouchard, où je lui ai offert une bouteille de vin, et nous avons discuté pendant un bon moment», dit Louis Laberge. Son opinion a-t-elle changé? «Je peux vous dire qu'il a fait de l'excellent travail à la Caisse. Je le sais, je siégeais au conseil. Toujours disponible, toujours vaillant, toujours dévoué. C'est un homme de qualité. J'avais sans doute parlé un peu vite, et les journalistes avaient évidemment sauté sur l'histoire.»

Aujourd'hui, Guy Savard veut bien rire de cette anecdote. Il en profite cependant pour faire une mise au point. «La méprise dure depuis trop longtemps. J'ai été trésorier du Parti Libéral, oui, mais au fédéral, du temps de John Turner. Au provincial, mes dernières fonctions remontent aux années 70, au moment où j'étais membre de la Commission politique. Je suis resté dans l'entourage, j'ai participé à des collectes de fonds, mais sans plus. Je n'ai pas pris de part active aux dernières élections provinciales, même si Jean Charest est un bon ami, et même s'il vient, comme moi, des Cantons de l'Est. Non, je ne faisais pas partie du groupe de Sherbrooke qui a tout dirigé!» répond-il en devinant la question qui allait suivre.

Guy Savard tient aussi à une étiquette qu'on lui attribue peu souvent. «Je suis nationaliste. Je crois depuis toujours en la prise en charge par les Québécois de leur économie. Au cours de la transaction entre Provigo et Loblaw, par exemple, une clause a été ajoutée pour garantir aux producteurs québécois qu'ils pourront continuer à approvisionner les anciens Provigo pendant au moins sept ans. Mieux encore, Loblaw leur ouvre aujourd'hui les portes du mar-ché canadien. Je suis particulièrement content d'y avoir contribué.» Louise Champoux-Paillé, de son côté, l'a vu instituer le premier poste d'analyste consacré uniquement aux valeurs québécoises chez Midland Walwyn. Dans le même souffle, il créait le plus important concours de journalisme en économie au Québec, doté d'un généreux prix de 10 000 dollars. «C'est sa vision d'investisseur; il investit dans l'excellence journalistique comme il le ferait dans des sociétés», dit-elle.

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