Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

Un financier dans une classe à part

À son arrivée chez Capital Midland Walwyn, en février 1995, Guy Savard avait demandé d'avoir les coudées franches au Québec. L'achat de Midland par Merill Lynch lui permet désormais de disposer «d'un plus gros coffre d'outils». Midland Walwyn était le cinquième courtier au Québec. Aujourd'hui, Guy Savard veut à tout le moins le deuxième rang. En matière de fusions et acquisitions, sa firme est déjà en première place. «Nous disposons maintenant pour le Québec d'une extraordinaire porte d'entrée sur le monde.»

«Pour réussir dans ce secteur, dit Brian Levitt, président et chef de la direction d'Imasco, il faut deux forces: celles des ressources corporatives et celles des ressources individuelles. L'alliance de Merrill Lynch et de Guy Savard, qui apporte son jugement et son énergie, va assurément faire des vagues dans le marché.» Les deux hommes se côtoient depuis le début des années 90, au point d'avoir vécu quelques parties de chasse ensemble. «Et croyez-moi, Guy Savard a l'oeil. Il vise aussi bien les faisans que les fusions-acquisitions!» affirme Brian Levitt.

Les aventures de Quebecor et de Provigo ont beaucoup fait parler d'elles. Le coup de Domtar, en revanche, a moins retenu l'attention, peut-être parce qu'il a eu lieu durant l'été. Aux yeux de Guy Savard, c'est pourtant là un des faits marquants de son année. Domtar a acheté E.B. Eddy pour 803 millions de dollars, en liquide et en actions, tout en prenant à son compte 150 millions de dollars de dettes. «Les ventes de E.B. Eddy atteignent 1 milliard. Celles de Domtar, 2,1 milliards. D'un seul coup, Domtar augmente sa valeur de 50%», dit Guy Savard. Raymond Royer, président de Domtar, s'en frotte les mains. «Il nous fallait élargir notre masse critique et entrer dans le créneau des produits plus spécialisés. E.B. Eddy était une cible tentante, mais chère. C'est Guy Savard qui a permis d'activer les choses en proposant aux propriétaires, la société Weston, une formule de financement originale à laquelle personne n'avait pensé.» L'idée maîtresse? Weston peut monnayer les actions reçues en émettant 350 millions de débentures, moins taxées par le fisc, offertes au public et convertibles en actions de Domtar!

Peter Eby, vice-président de Nesbitt Burns, était le conseiller de Weston. Aujourd'hui à la retraite, en Floride, il dit en blaguant qu'il était temps pour lui de se retirer, «parce que Guy Savard est un concurrent trop fort avec de trop bonnes idées! Dans une transaction du genre, il faut être à l'écoute de son client tout en comprenant ce que recherche l'autre partie. Guy Savard a fait un travail exceptionnel et je lui tire mon chapeau.»

Il aurait également pu ajouter que sa maîtrise lors des négociations ont plu à Galen Weston, grand patron de Weston... et de Loblaw. Quelques mois plus tard, Guy Savard, cette fois conseiller de Provigo, entamait de nouveaux pourparlers avec Weston à propos des plans de Loblaw, et les contacts noués précédemment facilitaient tout naturellement le rapprochement des deux parties. Actionnaire de Provigo, la Caisse de dépôt et placement était fortement intéressée par l'issue des négociations. «Guy Savard connaissait Weston, il connaissait Provigo, et il connaissait la Caisse. C'est toujours un atout quand les gens peuvent se parler directement», souligne Jean-Claude Scraire, le président de la Caisse.

«Dans notre domaine, tout est affaire de confiance. Ici, c'est notre actif le plus précieux. Je ne vois pas d'autre endroit sur la planète où il est possible de régler par téléphone une transaction de centaines de millions de dollars tout en protégeant les intérêts du client», dit Guy Savard.

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