La Banque Scotia a finalement refusé de signer la lettre ouverte de contestation contre la fusion entre le Groupe TMX et le London Stock Exchange parce que la prise de position serait « exprimée en des mots trop forts », lit-on ce matin dans les pages du Globe and Mail.

La Scotia voulait avoir plus de temps pour en négocier le contenu. La Banque n'est d'ailleurs pas la seule à ne pas être en accord avec le contenu de la lettre. En effet, d'autres plus petites sociétés de courtage auraient également refusé de la signer, selon le Globe and Mail. GMP Securities aurait notamment refusé de signer la lettre.

Cinq signatures ont finalement été apposées sur la lettre, soit celles de Guy Casgrain, président, Casgrain et Compagnie, de Bob Dorrance, président et directeur général, TD Securities, de George Gosbee, président et directeur général, AltaCorp Capital, de Richard Nesbitt, président du conseil, CIBC ainsi que celle de Ricardo Pascoe, co- président et directeur général, Financière Banque Nationale.

La lettre, intitulée en français « Inspirons-nous d'un succès canadien », souligne que les partisans de cette fusion « négligent toutefois de reconnaître que le TMX dispose de la force et de l'impulsion pour miser sur sa position actuelle d'entité mondiale et pour mieux servir les intérêts des Canadiens dans l'économie mondiale ».

Bien que les cosignataires reconnaissent que les marchés financiers sont de plus en plus mondialisés, « cela ne veut pas dire que nous sommes dans l'obligation d'appuyer une entente sous prétexte qu'elle s'inscrit dans le contexte de la mondialisation », écrivent-ils en ajoutant que « notre succès n'est pas tributaire de la liquidation de nos actifs ou d'un sauveur ».

Les cinq cosignataires craignent que les emplois de haut niveau actuellement offerts par le Groupe TMX ne disparaissent : « Rien ne garantit que les emplois technologiques les mieux rémunérés associés à la Bourse LSE/TMX demeureront au Canada. Et bien que certains aspects des activités d'inscription resteront ici, rien ne garantit que cela durera. »

De leur côté, la Banque Royale (RBC) et la Banque de Montréal (BMO) se sont prononcées en faveur de la transaction. Rappelons que la RBC représente le LSE dans cette transaction alors que la BMO sert de conseiller au Groupe TMX. Au départ, la lettre devait être signée par la Banque TD, la Banque Scotia, la Banque Nationale ainsi que la CIBC.

Réponse de Tom Kloet

L'actuel président et chef de la direction du Groupe TMX, Tom Kloet, a répondu aux craintes exprimées dans la lettre d'opposition. Il soutient comprendre qu'il soit « difficile pour l'industrie financière de saisir tous les détails et toute la complexité d'un accord qui a été négocié et construit durant plusieurs mois ».

Il assure également qu'aucun régulateur étranger, même l'Autorité des services financiers du Royaume-Uni, n'aura de pouvoir ou d'influence sur les échanges qui sont faits au Canada. Tom Kloet soutient également que l'influence canadienne continuera à se faire sentir au sein de la nouvelle entreprise.

« Sept directeurs seront établis au Canada, alors que cinq proviendront du Royaume-Uni et trois de l'Italie, indique-t-il. De plus, toute transaction future qui entraînerait un changement dans le contrôle de l'entreprise devrait être approuvée par le Canada. »

Lisez la version intégrale (en anglais) de la lettre de Tom Kloet en cliquant ici.

Avec le Globe and Mail