Legault: pas d'entente avant janvier en santé

Publié le 13/12/2023 à 10:49, mis à jour le 13/12/2023 à 16:25

Legault: pas d'entente avant janvier en santé

Publié le 13/12/2023 à 10:49, mis à jour le 13/12/2023 à 16:25

Par La Presse Canadienne

En point de presse jeudi matin, le premier ministre a déploré le fait qu’il n’y ait «à peu près aucune ouverture à nous donner la flexibilité qui est absolument nécessaire», dans le secteur de la santé de la part des syndicats. (Photo: La Presse Canadienne)

Le premier ministre François Legault rapporte des négociations «très très difficiles» dans le secteur de la santé ; il évoque même le mois de janvier pour parvenir à une entente dans ce domaine.

Trois grands syndicats dans la santé, la FIQ, l’APTS et la FSSS, confirment que les négociations y sont ardues.

En point de presse mercredi matin, le premier ministre a déploré le fait qu’il n’y ait «à peu près aucune ouverture à nous donner la flexibilité qui est absolument nécessaire» dans le secteur de la santé de la part des syndicats.

Il n’a pas précisé à quels syndicats dans la santé il faisait référence.

FIQ: «à pas de tortue»

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, a justement brossé un sombre portrait de sa propre négociation.

«Les travaux avancent à pas de tortue à la table de négociations ; la partie patronale n’est pas du tout réceptive», a résumé Stella Larochelle, infirmière et membre du comité de négociation de la FIQ, dans une vidéo adressée à ses membres.

«Si on souhaite une entente avant la fin de l’année, il serait important que le premier ministre cesse de jeter de l’huile sur le feu. De plus, une négociation n’est pas une course au premier qui signe. Ça va prendre une entente qui convient aux besoins des professionnelles en soins. Et nous n’accepterons pas une entente à rabais», a ajouté la grande organisation syndicale des infirmières.

La FIQ est particulièrement touchée par les demandes de «flexibilité» émanant du gouvernement. Elle reproche au gouvernement de vouloir déplacer ses membres d’unité de soins, voire d’établissement ou de quart de travail, selon ses besoins. La FIQ y voit un manque de reconnaissance de l’expertise des infirmières.

La FIQ revendique au contraire des mesures destinées à faciliter la conciliation travail-famille, touchant par exemple les heures supplémentaires, en plus d’une loi sur les ratios infirmière/patients afin de réduire leur fardeau de tâche.

«Faire des choix entre nos membres»

Du côté de l’APTS, membre du front commun intersyndical, dont la totalité des membres œuvre en santé et services sociaux, la première vice-présidente, Josée Fréchette, confirme que «les négociations sont difficiles avec le gouvernement ; il nous ramène toujours ses propositions, ses demandes».

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) revendique, par exemple, que ses membres se fassent rembourser la cotisation à leur ordre professionnel. Ceux-ci sont par exemple des orthophonistes, des physiothérapeutes, des nutritionnistes.

Elle évalue la somme à 25 millions $ et cela concerne 40 à 45% de ses membres.

«C’est difficile quand nous, à toutes les propositions qu’on fait, ils les rejettent ou ils nous demandent de faire des choix entre nos membres. On représente 108 titres d’emploi. Faire des choix et prioriser des membres, on ne peut pas faire ça», explique Mme Fréchette. Sur la question du remboursement des cotisations à l’ordre professionnel, par exemple, «ils nous disent: on ne peut pas vous donner l’entièreté de votre demande, alors choisissez à qui on va le donner», rapporte la vice-présidente de l’APTS.

La déclaration du premier ministre Legault évoquant une entente seulement en janvier dans la santé a eu l’heur de déplaire. «On est encore dans l’optique d’avoir un règlement pour le mois de décembre», a répliqué Mme Fréchette.

Le pm «nuit à la négociation»

À la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, qui représente notamment des milliers de préposés aux bénéficiaires, les déclarations du premier ministre Legault ont fait sourciller.

«Le premier ministre doit cesser de mettre de l’huile sur le feu. Depuis des semaines, chaque déclaration du premier ministre nuit à la négociation. Il déforme sans cesse la réalité. Ceux qui sont inflexibles à la table, c’est le gouvernement. Ça fait des mois qu’ils ne veulent pas bouger d’un iota sur leurs priorités», a critiqué le président de la FSSS, Réjean Leclerc.

Les travailleurs «veulent qu’on réduise leur charge de travail et qu’on trouve des moyens d’attirer et de retenir les gens dans le réseau», plaide la FSSS.

500 chirurgies par jour, dit Dubé

Pendant ce temps, tant la FIQ que le front commun sont en grève mercredi et jeudi.

La grève dans la santé «retarde 500 chirurgies» par jour, a fait savoir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Encore une fois, il a distingué les infirmières de leur syndicat, affirmant que les infirmières seraient prêtes à être déplacées d’un hôpital à l’autre, «à leur choix», mais que le syndicat s’y opposait.

Il a aussi soutenu que pour diminuer le TSO (temps supplémentaire obligatoire) et le recours aux agences privées de placement, «ça me prend des aménagements» de la part des syndicats, notamment le fait de reconnaître l’ancienneté des infirmières qui travaillaient dans le privé et qui seraient prêtes à venir dans le public.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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