La police polonaise et le FBI mènent une enquête sur des cas de corruption possibles de la filiale du groupe Stryker, leader mondial du matériel de l'orthopédie, qui aurait versé des pots-de-vin en Pologne, a rapporté lundi la presse polonaise.

Selon le journal Gazeta Wyborcza, la société américaine disposait d'un fonds spécial pour financer des pots-de-vin versés à une centaine de personnes, médecins et directeurs, de 51 hôpitaux entre 2003 et 2006.

Pour gagner des appels d'offres pour la vente de produits d'orthopédie -- prothèses, implants, civières et matériel destiné aux urgences -- le groupe offrait aux décisionnaires de coûteuses vacances à l'étranger, l'équivalent de 10% de la valeur du contrat emporté.

Le journal cite notamment le cas d'une directrice d'un hôpital qui aurait elle même déclaré être prête à choisir la société américaine si elle lui offrait un voyage aux Caraïbes pour deux personnes d'une valeur de 28000 zlotys (6830 euros).

Selon un officier de la police polonaise, il s'agirait de la plus vaste enquête pour corruption dans le secteur de la Santé en Pologne où les salaires comptent parmi les plus bas dans le secteur public.

L'enquête en Pologne a été ouverte après la découverte par le FBI de mails compromettants.

Le journal rappelle le cas d'une autre société américaine, le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson (J&J) qui avait payé 70 millions de dollars d'amende aux États-Unis pour des pratiques illégales en Pologne et dans d'autres pays d'Europe.

Selon des informations du département de la Justice et du gendarme boursier (SEC) américains, grâce aux pots-de-vin les ventes réalisés par J&J en Pologne de 2000 à 2006 avaient gonflé de 4,3 millions de dollars.