Potash va-t-elle devenir chinoise ?

Publié le 20/08/2010 à 16:27, mis à jour le 20/08/2010 à 16:27

Potash va-t-elle devenir chinoise ?

Publié le 20/08/2010 à 16:27, mis à jour le 20/08/2010 à 16:27

Par Olivier Schmouker

La Chine est un gros importateur de fertilisants. Photo : Bloomberg.

Les rumeurs vont bon train quant au prochain acquéreur de Potash. L’une des principales est que la Chine semble très intéressée par le spécialiste canadien de l’engrais…

Ainsi, la direction de Potash fait tout pour contrer l’offre publique d’achat (OPA) hostile lancée officiellement aujourd’hui par le géant minier BHP Billiton, à hauteur de quelque 40 milliards de dollars américains. Elle est ainsi entrée en contact avec plusieurs partenaires potentiels, et en particulier avec des sociétés publiques chinoises, selon le Wall Street Journal.

Deux noms sont avancés par une source proche du dossier : Sinochem et China National Chemical. Des noms pas si surprenants que cela...

En effet, Potash détient déjà 22% des parts de Sinofert, la division de Sinochem dédiée aux fertilisants, et a même deux directeurs qui travaillent à son siège social. Et la direction de Sinofert a confirmé au Financial Times être «attentive» à l'OPA de BHP Billiton et être «intéressée par des opportunités d'investissement à l'étranger dans la potasse».

Quant à China National Chemical, il est de notoriété publique qu’elle veut assurer ses approvisionnements en ressources premières : en 2007, elle avait tenté d’acquérir la société australienne Nufarm, et avait échoué de peu.

D'autres noms circulent encore, comme ceux du géant chinois de l'aluminium Chalco et le groupe chinique ChemChina, tous deux appuyés par Beijing.

Une priorité pour Beijing

Le gouvernement chinois pourrait bel et bien mettre la main à la poche pour contrôler le plus grand producteur de potasse du monde. C’est que son avenir économique peut en dépendre : vu son développement urbain effréné, les terres arables chinoises vont en décroissant ; d’où la nécessité d’utiliser de plus en plus de fertilisants pour améliorer sans cesse les rendements. La Chine a aujourd’hui 1,3 milliard de bouches à nourrir…

«Je vous garantis qu'il existe en Chine une quantité de groupes qui pourraient tenter de s'emparer d'actifs dans la potasse», a déclaré à Reuters un banquier d'affaires basé en Asie, habitué à conseiller les groupes chinois spécialisés dans les matières premières.

«La Chine a peu de réserves propres de potasse pour elle-même, c'est une matière première dont elle va finir par manquer. La Chine veut-elle être à la traîne sur une autre matière première?», a-t-il ajouté, en voulant conserver l'anonymat.

 

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.