Malartic : pas moins de 120 maisons à déménager

Publié le 06/03/2009 à 00:00

Malartic : pas moins de 120 maisons à déménager

Publié le 06/03/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau
" Au moins, ils ne lésinent pas sur les dépenses ", commente Maurice Paquin, 84 ans. Son déménagement devait se faire en deux semaines; il a pris deux mois et demi. Lui et son épouse Hélène, 80 ans, ont toutefois apprécié les 94 $ par jour que la compagnie leur a donnés pour se nourrir : " On est allés une couple de fois au restaurant, mais on avait une cuisinette. " Et aussi l'indemnité de 5 000 $, bonifiée à 6 600 $, qui leur a été versée pour le dérangement. " On a été bien traités ", dit-il.

La minière a promis aux résidents dont la maison était déplacée qu'ils regagneraient une résidence de qualité " équivalente ou supérieure ". Promesse tenue. " J'ai maintenant un sous-sol fini, je n'en avais pas avant, dit M. Paquin. Mais j'attends encore qu'ils réparent mon escalier. "

L'opération était délicate : la maison de M. Paquin, comme celles des autres résidents déplacés, a été soulevée de son solage d'une seule pièce, transportée, avec tout son mobilier, sur un camion, puis posée sur de nouvelles fondations dans le nouveau quartier.
Les déménagements ont maintes fois viré au chaos. Hélène Thibault, responsable du projet pour Osisko, le reconnaît. " Ce fut beaucoup plus long que prévu. Et il y eu une foule de réparations à faire : des murs fissurés, des maisons croches à poser sur des solages droits, un travail colossal de détail ", dit-elle. Sans parler du bruit et de la poussière.

Des leçons pour la phase 2

Osisko a aussi manqué de main-d'oeuvre et n'a pas toujours été satisfaite du travail accompli. Pour la phase 2 du projet, la minière a décidé de demander des soumissions aux entrepreneurs plutôt que de payer leurs ouvriers à l'heure. Et de sortir les meubles des maisons avant de les déplacer.

Osisko construit également des bâtiments neufs pour relocaliser cinq institutions déplacées : deux écoles, un CHSLD, une garderie et un HLM. La minière est particulièrement fière de la nouvelle école primaire " verte " construite au coût de 15 millions de dollars et dont le nouveau nom, Les explorateurs, a été choisi par les élèves. " On nous avait proposé Osisko, mais ce n'était pas ce que nous cherchions ", relate Mme Thibault.
Coût de l'opération : au moins 85 millions de dollars. Cela comprend l'achat de 77 maisons, payées 20 % de plus que le prix de l'évaluation.

Avant les déménagements, le Groupe de consultation de la communauté (GCC) créé par Osisko a dû composer avec une foule de cas particuliers. Que dire au résident qui veut absolument apporter l'arbre planté pour la naissance de son fils ? Au locataire qui craint une hausse de loyer dans son nouvel immeuble amélioré ? Comment gérer le stress des gens qui craignent de se retrouver coincés dans le vieux quartier, avec un trou en guise de voisin, parce que la compagnie aura manqué d'argent en cours de route ?

" C'est une opération qui génère énormément de stress. On touche au quotidien des gens. On bouge leur maison. C'est très, très émotionnel ", témoigne Mariette Brassard, qui a quitté la présidence du GCC pour des raisons de santé. (Le GCC vient de nommer son troisième président en trois ans.) En guise de soutien, le groupe a publié un guide de gestion du stress et de l'anxiété.

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