Le titre de Mines Aurizon a connu sa plus forte chute en quatre ans jeudi, à la suite d’un déversement de résidus miniers de 165 000 mètres cubes qui s’est produit à sa mine Casa Berardi dans la nuit de mercredi à jeudi.
Aurizon a perdu 6,3% de sa valeur boursière avant que les autorités du TSX ne suspendent les transactions sur le titre. Plus tôt dans la journée, le titre avait plongé de 12%, la pire baisse depuis décembre 2008.
Près de 150 000 mètres cubes d’eau contaminée et 15 000 mètres cubes de matières solides ont été déversées, selon les données du ministère de l’Environnement du Québec.
Une enquête a été démarrée jeudi matin afin de déterminer les limites des dommages, a indiqué la porte-parole Stéphanie Lemieux.
Un ruisseau est situé à près d’un kilomètre du site. Pour l’instant, le ministère dit ignorer la composition des résidus, mais selon Daniel Green, l’expert en toxicologie de la Société pour vaincre la pollution (SVP), le déversement pourrait contenir des substances toxiques comme l’arsenic, le cyanure, le plomb, le nickel, l’ammoniac et des sulfates et des nitrates.
Le cas Berardi a défrayé les manchettes le 25 mars dernier, lorsqu’un de ses travailleurs est mort après avoir été écrasé entre son camion et une paroi rocheuse. La société fait aussi l’objet d’une offre d’achat de 500M$ par la minière américaine Hecla. Les actionnaires doivent décider à l'assemblée du 9 mai prochain s’ils acceptent l’offre.
Troisième déversement
Il s’agit du troisième déversement de résidus miniers à survenir en Abitibi en peu de temps. À celui de Casa Berardi vient s’ajouter le déversement de 15 mètres cubes de Mine Monique (projet aurifère de Richmont), ainsi que ceux de 50 200 mètres cubes de Québec Lithium le 18 mars et le 2 avril dernier. En 2012, 9 déversements miniers ont été signalés au MDDEP, indique SVP, qui réclame du ministère qu’il inspecte tous les sites miniers abitibiens pour détecter d’éventuelles faiblesses. Car la région a subi des pluies diluviennes en avril.
