Le Québec pourrait rater la reprise dans le domaine de l'aluminium

Publié le 13/02/2014 à 16:43

Le Québec pourrait rater la reprise dans le domaine de l'aluminium

Publié le 13/02/2014 à 16:43

Par La Presse Canadienne
Or, ce n'est pas le cas: M. Simard affirme que l'exploitation des gaz des schiste aux États-Unis a complètement changé la donne, faisant chuter le coût de l'énergie requise pour produire de l'aluminium à 2,5 cent le kilowatt-heure (kWh) chez nos voisins du sud. À titre comparatif, le tarif L qui doit s'appliquer aux alumineries québécoises s'élève à 4,7 kWh, ce qui fait du Québec, selon lui, "l'endroit sur la planète où l'énergie coûte le plus cher pour produire de l'aluminium."

"Il faut qu'on revoie la tarification énergétique. Ça ne se fera pas sans ça. Nous allons manquer le bateau. Le marché de l'automobile va se développer avec l'aluminium mais on ne sera pas là affirme-t-il sans détour.

Il rappelle que tous les acteurs ont oeuvré à la mise en place d'une grappe industrielle de l'aluminium pour accroître la transformation au Québec avec l'objectif de doubler la transformation au cours des dix prochaines années. "Les producteurs primaires ont investi, le secteur privé est là, les gouvernements ont investi. On se donne toutes les conditions pour que ça fonctionne. Il y a un élément sur lequel on n'a pas de contrôle, c'est le coût de l'énergie et c'est ça qui va faire la différence."

Néanmoins, il reconnaît tout de même qu'il y a des possibilités en aval de la première transformation effectuée par les alumineries: "L'intérêt pour nous, ce serait de faire une partie de cette transformation ici ou bien de faire la troisième transformation, c'est-à-dire d'avoir dans notre parc de transformateurs d'aluminium, des entreprises qui font des composantes qui entreraient dans la fabrication du Ford F-150, et ça, c'est très possible."

M. Simard est à effectuer une tournée des nouvelles alumineries qui se multiplient au Moyen-Orient, où les réserves énergétiques permettent de produire de l'aluminium à faible coût dans des installations gigantesques.

"C'est tellement gros ce qui s'est bâti ici (au Moyen-Orient) comme capacité, c'est tellement considérable et ils se préparent à expédier aux États-Unis parce qu'ils veulent répondre à la croissance de la demande sur le marché américain. Ce serait dommage qu'on rate le bateau alors que nous sommes collés sur ce marché, qui est notre marché traditionnel."

Pourtant, en parallèle, les stocks historiquement élevés d'aluminium sur le marché ont poussé les prix à la baisse, alors qu'il se transige autour de 1600 $ la tonne. Il est donc clair que les investisseurs misent sur une reprise de la demande.

Selon M. Simard, un redressement des prix stimulé par une demande accrue et une renégociation avantageuse des tarifs d'électricité pourrait éventuellement permettre de relancer des projets comme la deuxième phase de l'aluminerie Alcoa de Baie-Comeau, les phases 2 et 3 de l'aluminerie AP-60 de Rio Tinto Alcan à Saguenay et l'expansion de l'aluminerie de RTA à Alma ainsi que l'expansion de l'aluminerie Alouette à Sept-Îles, des projets totalisant plusieurs milliards de dollars.

Pour cela, toutefois, il faudra que les tarifs d'électricité se situent dans le premier quartile, soit à 2,7 cents du kWh ou moins.

"Les producteurs ont été très clairs, indique M. Simard. Si on veut consentir les investissements requis _ et ce sont des milliards de dollars _ il faut que le coût d'énergie soit dans le premier quartile des prix. Je me suis fait dire la même chose ici au Moyen-Orient par les producteurs. Il n'y a pas un chat sur la planète qui va mettre un sou en croissance sans que l'énergie soit dans le premier quartile. Ça veut dire au maximum 2,7 cents au kilowatt-heure."

À l'opposé, il n'hésite pas à brandir le spectre d'une éventuelle décroissance à défaut d'un coût énergétique plus compétitif.

"Sans un ajustement de la tarification énergétique pour tenir compte des changements survenus dans le monde au niveau du coût de l'énergie, on pourrait s'aligner vers une décroissance de certains de nos effectifs de production, c'est sûr", laisse-t-il tomber.

Les contrats de partage de risque dont bénéficient Alcoa et Alouette viennent à échéance, respectivement en 2014 et en 2016. Rio Tinto Alcan, qui produit elle-même l'énergie de ses alumineries, est indirectement touchée par ces négociations puisqu'il possède des intérêts dans l'aluminerie ABI d'Alcoa à Bécancour et dans celle d'Alouette à Sept-Îles.

À la une

Les entrepreneurs travaillent pour tout le monde

En tant qu’entrepreneur, vous travaillez avant tout pour vos clients, vos investisseurs et vos employés. Pas pour vous.

Les ventes d'automobiles en avril font un bond de 14%, selon DesRosiers

Il y a 9 minutes | La Presse Canadienne

Les ventes d’automobiles le mois dernier ont totalisé 164 000 unités, soit plus qu’avril 2023.

Il y a une limite à l'écart entre les taux au Canada et aux É.-U., admet Macklem

Ottawa — Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré jeudi que les taux ...