Qui est Mill Road Capital?

Publié le 10/11/2009 à 11:35

Qui est Mill Road Capital?

Publié le 10/11/2009 à 11:35

Par Olivier Schmouker

La direction de Kona Grill a préféré dire «non» à Mill Road. Photo : DR.

Mill Road Capital est la firme d’investissement américaine qui se propose d’acheter chaque action en circulation de Cossette au prix de 7,87 dollars, soit une prime de quelque 40% par rapport au cours moyen des 20 derniers jours.

PLUS : Cossette vendue à des Américains

Pourquoi se porte-t-elle acquéreuse de Cossette, la principale agence de communications du Canada? Parce que celle-ci est «une marque exceptionnelle dans le secteur des communications» et «une excellente société», selon Thomas Lynch, directeur général principal, de Mill Road. Il faut comprendre par-là que la firme américaine y voit un bon coup financier potentiel, c’est-à-dire le moyen de faire de l’argent assez rapidement.

Maximiser la valeur des actions

Tout d’abord, Mill Road entend procéder comme elle l’a fait pour d’autres sociétés qui sont passées sous sa coupe : privatiser l’entreprise. Ainsi, Cossette devrait bientôt sortir de la Bourse, et permettre au passage aux actionnaires d’empocher des sommes conséquentes, voire inespérées en cette période de récession et de ralentissement des activités dans le secteur des communications.

D’ailleurs, Claude Lessard, président du conseil d’administration et pdg de Cossette, ne s’en cache pas : «Cette opération reflète la vraie valeur de Cossette et montre notre engagement à maximiser celle-ci pour nos actionnaires», a-t-il dit par voie de communiqué pour saluer l’offre de Mill Road.

Un sursis pour l’équipe de direction actuelle

Et ensuite? Les directions de Cossette et de Mill Road jurent que tout ira pour le mieux, que l’agence poursuivra ses activités comme auparavant. «L’équipe de direction peut compter sur notre appui indéfectible dans le cadre du déploiement de son plan stratégique», a souligné M. Lynch.

Le hic? Mill Road n’a jamais agi ainsi avec les autres entreprises qui sont devenues sa propriété. Par exemple, la firme de Greenwich a acquis en février dernier Galaxy Nutritional Foods, une PME de 23 employés, dont la marque vedette s’intitule Veggie, qui désigne une ligne de «fromages alternatifs». Quatre mois plus tard, un nouveau pdg a été nommé par Mill Road. «Nous l’avons déjà vu à l’œuvre et savons à quel point il est capable de faire faire des économies à une entreprise», a alors expliqué Justin Jacobs, directeur général, de Mill Road.

La priorité de Mill Road est d’améliorer la rentabilité des entreprises qu’elle acquiert. Pour l’instant, elle mise sur l’équipe de direction actuelle de Cossette pour mener à bien cette tâche. Mais si jamais les objectifs ne sont pas atteints en temps et en heure, il est clair qu’elle aura les coudées franches pour prendre «les décisions qui s’imposent»…

Une férocité renversante

Cette manière de procéder ne plaît pas à tout le monde. Un exemple : la direction de la chaîne de restaurants Kona Grill a pris peur après que son actionnaire minoritaire Mill Road ait déclaré son intention d’acquérir toutes les actions en circulation, en mai dernier. Son conseil d’administration a rejeté l’offre en juin, craignant notamment qu’elle «nuise aux perspectives d’avenir de la société».

Les hostilités ont alors été féroces. La direction de Mill Road a diffusé des informations selon lesquelles Marcus Jundt, le pdg de Kona Grill, gérait mal l’entreprise et manquait d’éthique, en accordant un traitement de faveur à son père pour qu’il détienne des parts importantes de la société. En bout de ligne, la pression des actionnaires a été telle que M. Jundt a dû donner sa démission…

Des anciens de Blackstone

Quand elle parle d’elle-même, Mill Road se présente ni plus ni moins comme «le Berkshire Hathaway des PME», du nom du conglomérat du milliardaire américain Warren Buffett. Son équipe de direction est composée d’investisseurs chevronnés, pour la plupart issus des rangs de Blackstone, mais qui n’ont aucune connaissance directe du secteur des communications (hormis Charles Goldman, qui a travaillé un temps à redresser des entreprises spécialisées dans les communications business-to-business).

L’entreprise de Greenwich est dirigée par Thomas Lynch, un donateur du parti Républicain. Durant sa carrière, celui-ci a notamment fondé la firme de placement Lazard Capital Partners, désignée en 1997 comme l’une des plus performantes des Etats-Unis. Auparavant, il a notamment travaillé chez Blackstone. Il est diplômé d’Oxford et de Stanford.

M. Lynch est épaulé par trois directeurs généraux :

- Charles Goldman, qui auparavant dirigeait Ascend Media, une firme de fusions-acquisitions spécialisée dans les médias B2B. Il a aussi travaillé chez JP Morgan, encore dans le secteur des fusions-acquisitions.

- Scott Scharfman, qui est spécialisé dans le placement et le courtage. Durant sa carrière, il a notamment travaillé chez Robertson Stephens et chez Mercata, une entreprise fondée par Paul Allen, le cofondateur de Microsoft.

- Justin Jacobs, qui travaillait auparavant pour LiveWire Capital, une firme de placement dans les petites entreprises.

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