Les régies publicitaires des groupes de médias Amaury, Le Figaro, Lagardère et TF1 ont annoncé mardi le lancement officiel d'une plateforme commune virtuelle, La Place Media, pour commercialiser aux enchères et en temps réel leurs espaces publicitaires invendus sur le net.
Avec huit partenaires dont les noms ont été dévoilés mardi --parmi eux les groupes France Télévisions, 20Minutes ou Marie Claire--, cette plateforme propose aux annonceurs une cible potentielle de 28 millions de visiteurs uniques, "soit plus 60% des internautes français", selon le communiqué.
Lorsque les régies n'arrivent pas à vendre tous leurs espaces publicitaires, elles les mettent aux enchères sur des plateformes automatisées, sortes de places de marché virtuelles baptisées "Ad-Exchange", qui mettent en relation directe acheteurs et vendeurs de publicité sur internet.
Concrètement, lorsqu'un internaute veut ouvrir la page d'un journal en ligne qui n'a pas vendu l'encart publicitaire correspondant, "en 100 millisecondes" des annonceurs peuvent enchérir et acheter l'espace en question qui va s'afficher en même temps que la page téléchargée.
Ces annonceurs sont "aidés" dans leur ciblage par les fameux "cookies", de petits fichiers marqueurs suivant à la trace l'internaute pour déterminer de manière anonyme son sexe, son âge, sa localisation ou ses goûts, via par exemple des recherches qu'il a effectuées précédemment ou des sites qu'il a visités.
"Il y a un indentifiant unique pour chaque internaute, et ensuite une table des correspondances est activée. On va savoir qu'il a visité le site de Peugeot il y a trois jours, que c'est un homme, CSP+, etc.", explique à l'AFP Fabien Magalon, directeur général de La Place Media.
L'alliance de ces régies publicitaires "permet d'atteindre une masse critique propre aux Ad-Exchanges. Individuellement, chacune de ces régies publicitaires ne pouvait répondre à des critères tels qu'un ciblage précis, une diffusion de messages à grande échelle ou une large couverture de visiteurs uniques", explique-t-il.
"Le marché français des +Ad-Exchanges+ est en ébullition, 5 millions d'euros ont été investis en 2010 dans ce secteur et 59 millions devraient l'être en 2012, et les prévisions tablent sur 180 millions en 2015", résume le directeur général.
