Fiat triomphe en Bourse après son rachat de Chrysler

Publié le 02/01/2014 à 10:26

Fiat triomphe en Bourse après son rachat de Chrysler

Publié le 02/01/2014 à 10:26

Par AFP

Les marchés et l'Italie applaudissaient jeudi l'accord de rachat à 100% par le groupe automobile Fiat de son partenaire américain Chrysler, qui balaie d'un coup des mois d'incertitudes et ouvre la voie à une fusion transatlantique.

Le groupe a pris de court tout le monde en annonçant au soir du 1er janvier, en pleine trêve des confiseurs, son rachat au fonds américain Veba des 41,6% de Chrysler qui lui manquaient encore pour 4,35 G$ (3,2 milliards d'euros).

Mais l'accueil n'en est que plus enthousiaste. Le titre du constructeur historique italien s'est envolé dès les premiers échanges à la Bourse de Milan jeudi. À 8h45, il bondissait de 15,14% à 6,845 euros.

Les journaux italiens saluent de leur côté le triomphe personnel que représente cette opération pour l'administrateur délégué de Fiat, l'italo-canadien Sergio Marchionne, dans ce qu'ils présentent comme "une partie de poker à couper le souffle" avec Veba, le fonds de pension du syndicat américain UAW.

"L'accord d'hier entre Fiat et Veba est historique, cela ne fait aucun doute", estime le quotidien des affaires Il Sole 24 Ore. "Il a fallu 4 ans et demi (depuis l'entrée de Fiat au capital de Chrysler en 2009, ndlr) mais depuis hier est né le septième plus grand groupe automobile au monde et l'Italie demeure protagoniste d'une partie mondiale", souligne-t-il.

La question de la stratégie de Fiat, premier groupe privé du pays et symbole industriel national, est très sensible en Italie et le volontiers provocateur Marchionne s'est fréquemment vu accuser dans le passé de vouloir abandonner la péninsule, en proie à la récession, au profit de la plus flexible et dynamique Amérique du Nord.

Mais l'annonce du rachat total de Chrysler a été globalement bien accueillie par les syndicats, qui à l'instar de Raffaele Bonanni, de la Cisl, en attendent "des répercussions positives" pour les usines Fiat d'Italie et pour tout le pays. "Sur le plan productif, tout le monde sait que les usines américaines sont à saturation, donc il y aura de vastes marges de production pour tous les sites italiens", a-t-il jugé.

"Il s'agit d'un nouveau signal, qui ajoute une nouvelle pièce à la mosaïque de la reprise", a de son côté espéré le sous-secrétaire à l'économie Pier Paolo Baretta.

Les analystes financiers ne sont pas en reste: non seulement l'accord a été conclu plus vite que ne le laissait supposer l'acuité du conflit entre Fiat et Veba, qui bataillaient depuis des mois par tribunaux interposés, mais il préserve les finances de Fiat en faisant payer par Chrysler une grande partie de l'addition (2,6 G$), soulignent-ils. Le constructeur italien devrait ainsi éviter l'écueil de l'augmentation de capital.

De plus, et bien que cela n'ait pas été confirmé à ce stade, la transaction rend caduc le projet de Veba de mettre en Bourse une partie de Chrysler, ce qui aurait probablement affecté par ricochet le cours en Bourse de Fiat.

Enfin, le prix final apparaît favorable à la partie italienne: "Fiat va payer la part 4,35 G$ de dollars, alors que nous estimons sa valeur à environ 5,1 G$ de dollars", note un analyste sous couvert d'anonymat. "Le meilleur scénario (envisagé) va se matérialiser. Les incertitudes autour du cas Fiat, comme une IPO de Chrysler, le prix de la transaction, la possibilité d'une augmentation de capital de Fiat, se sont évanouies hier soir", souligne-t-il.

Fiat ouvre à présent un nouveau chapitre, celui de sa fusion avec Chrysler. Celle-ci pourrait prendre modèle sur celle de sa compagnie parente Fiat Industrial (tracteurs et utilitaires) avec sa filiale CNH Global, achevée il y a quelques mois et elle aussi à cheval sur l'Atlantique.

Le mariage Fiat-Chrysler, une fois achevé, devrait être suivi d'une cotation en Bourse et, selon Il Sole 24 Ore, de nouvelles "discussions inutiles" sur le choix du siège de la compagnie. "Aujourd'hui déjà, le quartier général de Fiat Chrysler est dans un avion" entre les deux continents, conclut-il.

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.