Une fermeture dommageable
Pour rendre son offre d'hébergement plus attrayante et redonner satisfaction à sa clientèle, le Massif rouvrira l'hiver prochain son chalet de la base.
«L'impact de la fermeture a été plus négatif qu'on ne pensait sur le taux de satisfaction de la clientèle. On avait restreint les services, ne sachant pas combien de temps il faudrait pour relancer les projets immobiliers à la base [essentiels à la rentabilité]. Là, on peut se projeter dans le temps et supporter l'opération. Dans l'incertitude, l'an passé, on a cherché à économiser pour être certains de pouvoir faire tout le parcours qu'il restait à faire.»
Les deux dernières années ont été particulièrement ardues pour Daniel Gauthier ; il ne s'en cache pas. La pression la plus difficile à supporter, dit-il, est celle de se rapprocher du succès.
«Il y a eu selon moi des réactions parfois exagérées dans la population, mais c'est normal que les bailleurs de fonds, le gouvernement et les actionnaires posent plus de questions. Si j'étais un investisseur, j'en poserais autant, sinon plus. La pression vient de ce que le temps joue contre nous. C'était stressant, parce que nous n'étions pas en contrôle de tous les tenants et aboutissants, donc c'est devenu difficile avec le personnel. Le doute, ce n'est pas bon. Il faut être convaincu, mais il faut que ça avance pour garder ses convictions, garder le momentum et l'enthousiasme.»
Dans l'adversité, Daniel Gauthier voit néanmoins les aspects positifs : personne n'a quitté le bateau et les partenaires gardent confiance, même si la prévision du rendement du grand projet de 300 M$ est repoussée à 2017. En outre, l'équipe de gestion a appris à exercer un contrôle plus serré de ses dépenses. «Quand tu es en développement, tu mets beaucoup d'énergie sur cet aspect, et donc tu en mets moins pour rendre les opérations plus efficaces, plus rentables. Dans la dernière année, tout le monde a appris à gérer plus serré, et ça a réconforté le monde financier.»
La leçon la plus importante dans l'aventure ? Ne jamais rien tenir pour acquis, affirme Daniel Gauthier.