Immobilier: une victoire péquiste entraînerait-elle un exode?

Publié le 30/03/2014 à 15:33

Immobilier: une victoire péquiste entraînerait-elle un exode?

Publié le 30/03/2014 à 15:33

Par La Presse Canadienne

Des courtiers immobiliers des deux côtés de la frontière entre l'Ontario et le Québec s'entendent sur une chose: le marché retient son souffle alors que les acheteurs attendent de connaître l'issue des élections provinciales québécoises.

Des agents estiment toutefois qu'une éventuelle majorité du Parti québécois le 7 avril n'aurait pas pour effet de provoquer un exode de masse, comme ce fut le cas après la première victoire électorale du parti souverainiste, en 1976.

Des milliers de Québécois, principalement anglophones, avaient quitté la province quand le parti dirigé par René Lévesque avait surpris le reste du Canada en obtenant la majorité aux élections.

Libby Broady, une courtière en immeubles de Beaconsfield, dans l'ouest de l'île de Montréal, affirme que le marché a adopté une attitude attentiste cette fois-ci.

«Tout semble être suspendu du point de vue des acheteurs», affirme-t-elle en entrevue. «Les acheteurs ne se précipitent pas et ne font pas d'offres.»

Mme Broady, qui travaille dans l'immobilier depuis 26 ans, indique que le marché local s'est amélioré en janvier et février, après un ralentissement en 2013.

Cette reprise a été freinée par le déclenchement des élections, le 5 mars, affirme-t-elle.

«Nous assistons à un assèchement complet des ventes depuis le déclenchement des élections et nous avons constaté un véritable ralentissement dans le nombre de visites de nos propriétés.»

L'agente souligne toutefois qu'il n'y a pas de mouvement massif de vente par des propriétaires souhaitant déménager de l'autre côté de la frontière, en Ontario.

Mais cela pourrait changer si le PQ gagne les élections, pense-t-elle.

«Peut-être que si le PQ remporte la majorité et recommence à parler de référendum, nous verrons un scénario complètement différent», estime Mme Broady.

«On pourrait alors voir des gens souhaitant sérieusement vendre leur maison et partir, mais nous n'en sommes pas là pour le moment.»

L'agente d'immeubles pense que les personnes âgées pourraient être parmi les premières à envisager de quitter le Québec si le PQ gagne les élections.

«Ce sont les retraités qui en ont assez et qui pensent qu'il est temps de partir», affirme-t-elle. «Je n'en ai pas vu beaucoup qui ont mis leur propriété en vente dans le but de partir, mais peut-être que cela se produira si le PQ remporte la majorité.»

Une courtière en immeubles de Hawkesbury, en Ontario, constate elle aussi que le marché semble au point mort en ce moment.

Pour Lana Barnes, le problème s'explique par le fait que les Québécois, et particulièrement ceux qui vivent dans l'ouest de Montréal, n'arrivent pas à vendre leur maison.

Elle a lancé à la blague qu'elle aimait beaucoup la chef du PQ, Pauline Marois.

«Plus elle parle et mieux c'est pour mes affaires, parce que les gens continuent de venir ici» pour tâter le marché, affirme l'ex-Montréalaise, qui a quitté le Québec avec son mari en 1979.

«Nous nous sommes mariés il y a 37 ans, quand il y avait tous les problèmes au Québec», explique la femme de 60 ans. «Alors nous nous sommes demandé: "Voulons-nous investir notre argent au Québec ou en Ontario?" Et nous avons choisi l'Ontario.»

Hawkesbury, qui se trouve en bordure de la rivière des Outaouais, est à moins d'une heure de route de Montréal.

Mme Barnes affirme que depuis la victoire minoritaire du PQ en septembre 2012, les demandes des acheteurs originaires du Québec ont triplé, passant de deux à six appels par semaine.

Mais les statistiques immobilières obtenues par La Presse Canadienne montrent plutôt qu'il n'y a pas eu de hausse significative des ventes de maisons à Hawkesbury dans les mois ayant suivi l'élection du PQ.

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