Libre-échange: le Québec a un solide allié aux États-Unis

Publié le 20/03/2017 à 17:02

Libre-échange: le Québec a un solide allié aux États-Unis

Publié le 20/03/2017 à 17:02

Par François Normand

Le gouverneur du New Hampshire Chris Sununu (crédit photo: Sylvie-Ann Paré)

Même s'il est un chaud partisan de Donald Trump, le nouveau gouverneur républicain du New Hampshire, Chris Sununu, est un fervent défenseur du libre-échange et un allié du Québec, au premier chef sur l'épineux dossier du bois-d'oeuvre.

En entretien avec Les Affaires après son allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) ce lundi en compagnie du premier ministre Philippe Couillard, il a déclaré qu'il était contre toute imposition de taxe ou de tarif sur les exportations de bois d'oeuvre au New Hampshire, le premier poste d'exportation du Québec dans cet État.

«La réponse courte, c'est non, je ne suis pas en faveur», insiste le jeune gouverneur de 42 ans, élu le 8 novembre et officiellement en fonction depuis le 5 janvier.

Chris Sununu a d'ailleurs indiqué qu'il ferait des représentations auprès du cabinet du secrétaire au Commerce Wilbur Ross à ce sujet. Il dit garder «l'espoir» qu'Ottawa et Washington en arrivent à une nouvelle entente négociée.

Cela dit, le ton durcit à Washington à propos du bois d'oeuvre, a souligné ce vendredi le négociateur du Canada, Raymond Chrétien, qui est aussi un ancien ambassadeur du Canada à Washington.

Chris Sununu s'inquiète aussi de l'impact potentiel que pourrait avoir la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) sur l'économie de New Hampsphire, et ce, même s'il est plutôt en faveur d'une modernisation du traité entré en vigueur en 1994.

"Le monde a changé, mais le traité est demeuré statique", dit-il, en précisant qu'il faut s'assurer que le commerce nord-américain soit «ouvert» et «équitable».

Pas de Buy American au New Hampshire

Par ailleurs, le Québec n'a pas à craindre de voir apparaître des clauses dites du Buy American au New Hampshire, a insisté Chris Sununu quand nous lui avons demandé si son État pourrait s'inspirer de celui de New York qui veut se doter d'une politique d'achat local.

«Ce n'est pas une question que nous explorons», a insisté le gouverneur, en ajoutant que l'État de New York pourrait pâtir d'une telle politique s'il va de l'avant. Selon lui, il faut favoriser les achats locaux avec des incitatifs, mais pas en fermant des portes aux entreprises étrangères.

Depuis quelques mois, le Sénat, la Chambre des représentants et le gouverneur de l'État de New York travaillent chacun sur trois dispositions budgétaires afin que l'État York se dote d'une politique d'achat local pour les contrats supérieurs à 100 000$US.

Cela viserait toutes les entreprises étrangères, incluant celles du Canada et du Québec. Une situation qui inquiète au plus haut point le gouvernement Couillard, car l'État de New York est notre premier marché d'exportation aux États-Unis.

En 2016, nos expéditions de marchandises dans l'État de New York se sont élevées à 6,6 milliards de dollars canadiens, selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Pour mettre les choses en perspective, c'est deux fois la valeur des exportations totales du Québec en Chine (3 G$CA).

En 2016, le New Hampshire était le 25e marché d'exportation du Québec aux États-Unis avec des expéditions qui ont totalisé 688 millions de dollars canadiens. Cela représente un niveau plus élevé que nos expéditions en Belgique (656 M$), le 11e marché d'exportation du Québec.

 

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