Les compressions à Ottawa touchent les services plus que l'administration

Publié le 24/01/2013 à 15:02, mis à jour le 24/01/2013 à 16:34

Les compressions à Ottawa touchent les services plus que l'administration

Publié le 24/01/2013 à 15:02, mis à jour le 24/01/2013 à 16:34

Par La Presse Canadienne

Alors que les services de première ligne encaissent les compressions du gouvernement conservateur, les dépenses administratives, elles, ne cessent de croître, indique un rapport du directeur parlementaire du budget (DPB) publié jeudi.

Cette situation est contraire aux promesses que formulait l'an dernier le ministre des Finances, Jim Flaherty, qui soutenait à l'époque que l'essentiel des réductions de dépenses de 5,2 milliards $ toucheraient les frais d'administration et de soutien, et qu'elles n'affecteraient pas les services à la population.

Afin d'en arriver à ses conclusions, le DPB a étudié les dépenses gouvernementales entre avril et septembre 2012, en prenant également en compte les projections.

De façon globale, Ottawa a dépensé 800 millions $ de moins que prévu une diminution de 0,6 pour cent au cours des six premiers mois de l'année financière qui prend fin le 31 mars.

Les montants alloués directement aux programmes ont diminué de 4,0 pour cent, en grande partie grâce à la suppression de quelque 11 000 postes de fonctionnaire au cours de la première moitié de l'année.

Mais les dépenses consacrées aux services internes comme les ressources humaines, les communications, les technologies de l'information et la gestion financière ont bondi de 8,0 pour cent pour atteindre 5,3 milliards $.

« L'augmentation soutenue des dépenses en services internes donne à penser que la croissance des coûts indirects n'a pas ralenti, comme le laissaient entendre les budgets de 2010 à 2012, et que les mesures de compression ont surtout entraîné une réduction des dépenses dans les services de première ligne », peut-on lire dans le rapport.

Par ailleurs, les dépenses en immobilisations ont enregistré une augmentation de près de sept pour cent au cours de la première moitié de l'année financière 2012-2013 une hausse attribuable en grande partie à l'augmentation des dépenses au ministère de la Défense nationale.

Le budget conservateur déposé en mars dernier prévoyait des compressions de dépenses de 5,2 milliards $ sur cinq ans, et considérait que 70 pour cent des économies seraient réalisées du côté des services internes.

« La majorité des réductions de dépenses concernent les services administratifs gouvernementaux, a déclaré le ministre Flaherty dans son discours du budget. Ils ne concernent pas les services gouvernementaux » à la population.

Le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, dont le mandat de cinq ans viendra à échéance ce printemps, a mis en doute ces propos en novembre dernier. Il a alors cité des rapports ministériels qui indiquaient que seulement 15 pour cent des économies prévues seraient réalisées grâces à des coupes dans les services internes.

Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, qui est en charge de la supervision des mesures d'austérité, avait soutenu que M. Page avait tort, et il l'a fait de nouveau jeudi.

« Ce rapport sous-estime les économies provenant de l'efficacité des activités car il n'inclut pas toutes les mesures d'économie en matière de services administratifs », a écrit dans un courriel Matthew Conway, porte-parole de M. Clement. « Ces économies seront mises en place sur une période de trois ans, alors elles ne seront pas dans les projections avant 2014-2015. »

Le plus récent rapport du DPB se conclut avec une nouvelle note sur le manque de transparence du gouvernement.

M. Page fait valoir que « les ministères et les organismes fédéraux n'ont encore présenté aux parlementaires et aux Canadiens aucun plan de dépenses conforme au Budget de 2012 », et que « pour cette raison, il est difficile d'évaluer si les changements substantiels dans les dépenses sur 12 mois sont attribuables à des réductions de dépenses/éliminations de programmes ou à d'autres facteurs. »

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