Les contribuables québécois sauront le mardi 20 mars à 16 heures si Québec exigera d'eux un effort supplémentaire en vue d'équilibrer son budget, comme prévu en 2013-2014.

Ou si, au contraire, le gouvernement leur accordera enfin un peu de répit, sur le plan financier, en cette année possiblement électorale.

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a annoncé mardi que son prochain budget serait déposé le 20 mars, soit neuf jours avant celui de son homologue fédéral, Jim Flaherty, ce qui n'est pas une première.

En cette période d'incertitude économique, le ministre Bachand a indiqué qu'il déposerait un budget axé sur le soutien à l'économie, en présentant des mesures "très ciblées", a-t-il dit, en conférence de presse, en plantant le décor de son budget, qui pourrait bien être le dernier de ce gouvernement, en cette quatrième année de mandat.

Mais M. Bachand a tenté de convaincre les journalistes présents qu'il n'avait pas rédigé son budget en tenant compte de l'échéance électorale.

Il a dit qu'il n'avait pas l'intention d'alourdir encore plus le fardeau fiscal des Québécois, déjà réputé le plus élevé au pays.

"Il faut créer les conditions pour créer de la richesse et de la prospérité", a dit le ministre, en disant vouloir mieux soutenir les entrepreneurs par un accès facilité aux capitaux.

Alors que le gouvernement Charest multiplie les initiatives favorisant le succès du Plan Nord, il faut s'attendre à voir des mesures susceptibles d'attirer des investisseurs au Québec, incluant des minières.

Le ministre a noté avec satisfaction que, selon les données les plus récentes de Statistique Canada, les "intentions d'investissement" au Québec, en 2012, avaient augmenté de 62 pour cent par rapport à l'année précédente dans les secteur des mines, du pétrole et du gaz.

D'autres mesures seront prévues pour pallier les pénuries de main-d'oeuvre dans certains secteurs d'activité.

Au plan social, il a laissé entendre que l'accent serait mis sur les soins et services destinés aux personnes âgées. "Il faut mieux s'occuper de nos parents. Il faut mieux préparer nos retraites, collectivement et individuellement", a-t-il dit, sans vouloir élaborer.

Pour cette clientèle, les priorités iront sans doute aux mesures fiscales destinées aux aidants naturels, de même qu'aux sommes dévolues aux soins à domicile pour les personnes âgées en perte d'autonomie, faisant ainsi écho aux orientations privilégiées dans la future politique préparée par la ministre des Aînés, Margueritre Blais.

Le troisième budget de M. Bachand indiquera aussi dans quelle mesure le gouvernement réussit à contrôler ses finances, en révélant l'ampleur du déficit. L'an dernier, M. Bachand avait prévu un déficit de l'ordre de 3,8 milliards $ en 2011-2012. L'atteinte de la cible pourrait donner une bonne indication des chances du gouvernement de respecter ou non son engagement visant à éliminer le déficit d'ici 2013-2014.

L'atteinte du déficit zéro permettrait au Québec de "réintervenir dans l'économie, si jamais il y avait une crise", a-t-il commenté, soucieux de se donner une marge de manoeuvre et se disant confiant d'y arriver.

Pour financer le secteur de la santé, qui gruge chaque année une portion plus grande du budget du Québec, il n'y aura pas de nouvelle tentative d'imposer une "franchise-santé" aux contribuables, ou tout ce qui se rapprocherait d'un ticket modérateur à chaque visite médicale, a indiqué le ministre.