Satisfait de ses premières initiatives environnementales, Wal-Mart passe maintenant en deuxième vitesse. L'entreprise a annoncé hier un plan ambitieux qui vise à réduire de 25 % la consommation énergétique de plusieurs produits qu'elle vend et à transformer les pratiques d'affaires de ses nombreux fournisseurs afin de les rendre plus éthiques et vertes. De plus, le président de Wal-Mart, H. Lee Scott Jr., veut aider d'autres grandes entreprises américaines afin que celles-ci offrent de meilleurs services d'assurance santé. Voilà tout un changement de cap pour une entreprise vilipendée pour le traitement de ses employés et pour les pressions qu'elle impose à ses fournisseurs. Non seulement Wal-Mart réfute cette réputation, l'entreprise aux revenus approchant les 350 milliards de dollars l'an dernier veut dorénavant être perçue comme une première de classe. L'entreprise veut bien figurer face à ses compétiteurs, mais Wal-Mart décoche même une flèche à la sphère politique : "Nous vivons dans une époque où les gens perdent confiance envers la capacité du gouvernement de régler des problèmes", a dit M. Scott. Pour sa part,"Wal-Mart n'attend pas que les autres s'occupent des problèmes", a lancé le patron du géant du commerce. Des objectifs ambitieux Wal-Mart veut améliorer l'efficacité énergétique des produits les plus énergivores vendus dans ses magasins de 25 % en trois ans."Nous ne savons pas exactement comment nous y parviendrons", concède toutefois M. Scott. Par exemple, l'ensemble des climatiseurs disponibles chez Wal-Mart seront certifiés Energy Star en 2010, et tous les téléviseurs à écran plat seront 30 % plus efficaces sur le même horizon."Si l'on double nos ventes de calfeutrage, on permettra à nos clients d'économiser 285 millions de dollars en coûts de chauffage, l'équivalent de 4000 camions-citernes", affirme M. Scott. L'entreprise veut également travailler avec ses fournisseurs afin que ceux-ci utilisent 20 % moins d'énergie dans la production des biens pour Wal-Mart. En fait, Lee Scott parle d'une"chaîne d'approvisionnement du futur". Wal-Mart va tout d'abord exiger de ses fournisseurs qu'ils respectent certains standards reliés à l'environnement, à la qualité et aux aspects sociaux. L'entreprise affirme avoir commencé à le faire, mais elle veut étendre cette pratique à l'ensemble de ses fournisseurs d'ici trois à cinq ans. Si un fournisseur ne respecte pas ces normes, il sera encouragé à rectifier la situation promptement. Si les dérogations persistent, Wal-Mart mettra fin à sa relation avec ledit fournisseur. M. Scott a précisé mercredi que son entreprise allait favoriser les fournisseurs qui jouent le jeu, allant jusqu'à payer davantage dans certains cas. L'entreprise encourage tout le secteur du commerce de détail à joindre le réseau CIES, le Comité international d'entreprises à succursales, une organisation basée en France qui travaille à l'élaboration de telles normes. Wal-Mart a également l'intention de porter une attention particulière à ses nombreux fournisseurs présents en Chine. L'entreprise veut travailler avec la communauté des ONG pour s'assurer du succès de cette initiative. Enfin, M. Scott a précisé son désir de travailler avec les plus importants employeurs aux États-Unis dans le but de les aider à mieux gérer les demandes reliées à leur assurance-médicaments. Il estime que les entreprises pourraient économiser 100 millions de dollars dès cette année en s'inspirant du modèle Wal-Mart. L'entreprise privilégie de manière croissant les prescriptions électroniques et les dossiers médicaux électroniques, qui permettent d'avoir facilement accès à l'historique médical complet des patients. Le président de Wal-Mart a précisé que 93 % des employés de l'entreprise sont assurés, comparativement à une moyenne américaine de 82 %. Pour aller plus loin : http://www.walmartfacts.com/articles/5623.aspx Communiqué de Wal-Mart et discours de Lee Scott http://www.nytimes.com/2008/01/24/business/24walmart.html?ref=business The New York Times