Voiture électrique: un réseau mondial de bornes de recharge de batteries

Publié le 12/03/2010 à 18:19

Voiture électrique: un réseau mondial de bornes de recharge de batteries

Publié le 12/03/2010 à 18:19

Par lesaffaires.com
L'entreprise californienne Better Place met au point un système mondial de bornes de recharge et un service d'échange de batteries.

Better Place croit tellement à l'auto électrique qu'elle veut déployer un réseau de bornes de recharge pour voitures à batterie partout dans le monde. C'est d'abord en Israël et au Danemark que l'entreprise californienne met son système à l'essai. " En septembre dernier, nous avons annoncé notre objectif d'installer 100 000 bornes de recharge dans ces deux pays d'ici 2016 ", dit Jason Wolf, vice-président de Better Place en Amérique du Nord.

Le travail commencera dès la fin de 2010 sur le territoire de l'État hébreu, pays d'origine du fondateur de Better Place, Shai Agassi. Ancien numéro deux de SAP, l'homme d'affaires est plutôt ambitieux. The Economist l'a surnommé l'" évangéliste électrique ". Devant un comité de la Chambre des représentants américains, il a prêché pour un plan d'investissement de 100 milliards de dollars afin de construire aux États-Unis une infrastructure complète fondée sur son système. Certains sourcillent devant une proposition aussi titanesque. Mais pas la Deutsche Bank, dont des analystes assuraient en 2008 que le système de Better Place " a le potentiel d'éliminer le moteur à essence ".

Entente avec Renault-Nissan

Better Place a signé une entente avec Renault- Nissan début 2008. Le géant de l'automobile offrira à partir de la seconde moitié de 2011 des dizaines de milliers de véhicules compatibles avec ces bornes de recharge, dit M. Wolf. Israël compte déjà un millier de bornes, et le Danemark, une centaine.

Le modèle d'entreprise de Better Place détonne avec celui de ses rivales, qui misent sur la voiture électrique. L'entreprise veut rester propriétaire de la batterie, explique M. Wolf. " Cela permettra de réduire le prix des voitures d'environ 30 %. " Selon lui, le prix d'un véhicule électrique de Renault-Nissan sera donc comparable, voire inférieur, à celui d'une auto traditionnelle. Le constructeur automobile prévoit développer cette voiture à partir de son prototype de véhicule électrique Renault Fluence ZE Concept.

Le propriétaire de véhicules électriques compatibles aux bornes de Better Place devra se procurer des " milles " d'énergie électrique, dont le coût, à kilométrage égal, sera équivalent à l'alimentation d'un véhicule à essence.

Better Place veut aussi mettre en place un système d'échange de batteries, question de permettre à ses utilisateurs de faire des trajets de plus de 160 kilomètres, l'autonomie maximale des voitures conçues par Renault-Nissan. Le long des autoroutes, dans les " stations-service " installées par l'entreprise, les utlisateurs pourront ainsi échanger leur batterie déchargée pour une batterie rechargée à même le réseau électrique. Better Place prévoit cependant que la plupart des utilisateurs rechargeront leur batterie à la maison, durant la nuit.

Justement, le Danemark doit composer avec une production éolienne importante, mais intermittente. Pendant les périodes venteuses à heures de faible consommation, les voitures électriques créeront une nouvelle demande pour les kilowattheures en surplus. " Nous avons calculé que 80 % de l'énergie des voitures sera consommée la nuit, quand la demande est à son plus bas ", dit M. Wolf.

Les flottes commerciales, première cible

Better Place a ouvert en Israël un centre de démonstration pour convaincre le public d'adhérer à son projet. Mais pour débuter, l'entreprise vise les flottes commerciales. " Nous avons signé des accords avec 92 organisations en Israël ", dit M. Wolf. Elles s'engagent à participer aux essais du concept. Par ailleurs, l'entreprise démarrera d'ici la fin avril un autre projet-pilote avec trois taxis, à Tokyo.

Better Place a réalisé en janvier un appel public à l'épargne de 350 millions de dollars américains. " Cela financera notre expansion dans d'autres régions du monde ", dit M. Wolf. Au total, l'entreprise a recueilli près de 700 millions en financement depuis ses débuts, en 2007.

Better Place planche sur des projets en Ontario, en Californie et à Hawaii, et garde un oeil sur le Québec. " Pour nous, c'est vraiment la deuxième province où investir au Canada ", dit M. Wolf.

Ici, l'entreprise devra toutefois faire face à la concurrence d'AddÉnergie Technologies. Fondée par deux chercheurs de l'Université Laval, cette entreprise veut commercialiser des bornes de chargement rapide pour véhicules électriques.

Encadré(s) :

Vers une voiture intelligente
H.J.

En plus d'un réseau de bornes de recharge, de stations d'échange de batteries et d'une entente avec un constructeur de voitures électriques, Better Place insiste sur l'ordinateur de bord qu'elle veut inclure dans son service. Les voitures que Renault-Nissan fabriquera pour le système de Better Place seront munies d'un système de repérage par satellite. Il permettra aux conducteurs de trouver la borne de recharge la plus proche ou encore d'échanger la batterie déchargée contre une nouvelle dans une station à proximité. Le système pourra également communiquer avec l'opérateur du réseau électrique pour qu'il rende l'énergie disponible au bon moment, au bon endroit. L'ordinateur, doté de processeurs Intel, fonctionne avec un système d'exploitation développé par Microsoft.

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