Blogue. Face aux menaces que lui a adressées le bureau de la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, la principale de l’Université McGill, Heather Munroe-Blum n’entend pas reculer.
Il y aura donc un MBA à 29 500 $ à McGill.
McGill est dans ses droits puisque les règles de financement des universités n’interdisent pas d’offrir des programmes financés entièrement par les étudiants. Or, ce sera le cas du programme MBA de McGill à compter de l’automne prochain.
McGill offre déjà des programmes spécialisés financés uniquement par les étudiants et qui coûtent entre 20 000 $ et 30 000 $. De plus, elle est partenaire avec HEC Montréal dans un programme de MBA pour cadres, le EMBA (pour Executive MBA), dont le coût pour les participants dépasse les 70 000 $.
L’intention de la ministre Courchesne de punir McGill résiderait dans le fait que son programme MBA ne peut être qualifié de "spécialisé" et que l’université anglophone n'a pas demandé au ministre l'aval pour décréter cette hausse des droits de scolarité.
Un plus pour le Québec entier
Si McGill propose d'exiger 29 500 $ pour son programme de MBA, c’est pour accroître la qualité de celui-ci, qui se classe au 100e rang mondial, selon l’évaluation du Financial Times. Aucun autre programme de MBA donné au Québec n’apparaît dans ce classement.
Il y a plusieurs avantages à programme MBA de McGill:
1. Les étudiants désireux de s’y inscrire bénéficieront d’une éducation de meilleure qualité;
2. Le prestige international de Montréal et du Québec sera accru.
3. McGill pourra se positionner comme une université encore plus internationale.
4. McGill améliorera son financement, qui fait gravement défaut.
5. Plus d’étudiants étrangers viendront étudier à Montréal, ce qui est une source de revenus et une occasion de recrutement de futurs immigrants pour le Québec.
6. Les contribuables du Québec cesseront de subventionner des étudiants hors-Québec, qui sont simplement de passage à McGill pour bénéficier des droits de scolarité à faible coût du Québec.
7. Québec enverra le message que le plus petit dénominateur commun, que l’on observe dans plusieurs programmes de l’État, n’est pas une bonne stratégie.
Quant aux étudiants du Québec, ils ne seront pas pénalisés, car rien n’empêchera les autres universités, dont Concordia, qui offre sa formation en anglais, de continuer d’offrir leur propre programme de MBA au tarif actuel.
Tout cela pour dire, qu’à mon avis, Québec doit renoncer à son envie de pénaliser cette institution de haut savoir, dont le prestige rayonne partout sur la planète.
