Même terrassés par la fièvre du hockey, les médias québécois soulignent à grands traits le Jour de la Terre aujourd'hui. Cette couverture est certainement reliée au fait que pas moins de neuf médias différents sont des "partenaires" de l'événement, auquel il faut ajouter le partenaire"majeur" Quebecor. Au total, le Jour de la Terre Québec compte 33 partenaires, divisés en quatre catégories : majeurs, associés, médias ou événements. Le Jour de la Terre est d'ailleurs une marque déposée, qui ne peut être utilisée sans le consentement de l'OSBL éponyme qui la possède. N'est pas partenaire qui veut, donc. Les partenaires majeurs doivent débourser 25 000 $ pour la commandite, mais également promettre d'investir dans leur programme de développement durable, rapporte Infopresse. C'est 700 000 $ qui ont ainsi été investis de cette manière l'an dernier. Un 22 avril qui change On est bien loin du premier Jour de la Terre le 22 avril 1970, alors que trois millions de personnes, en grande partie des étudiants, ont convergé sur Washington pour souligner leur préoccupation par rapport à l'environnement. Plus de 20 millions personnes ont participé à des événements locaux à travers ce pays. Ce rassemblement est perçu par plusieurs comme un moment charnière dans la structuration du mouvement écologiste aux États-Unis. Près de quarante ans plus tard, le Jour de la Terre a connu des hauts et des bas. L'année 2008 figure certainement parmi les cuvées fortes de l'événement au Canada, où le Jour de la Terre existe depuis 1990, du moins si on évalue le succès par le nombre et la diversité des partenaires de l'événement. Le Jour de la Terre n'est plus seulement l'affaire de votre voisin écolo qui fait du compost depuis dix ans. Des gens de tous les horizons participeront aujourd'hui aux quelque 170 événements répertoriés sur le site web du Jour de la Terre au Québec. Des musées en passant par des activités de plein air, des spectacles festifs ou des conférences sérieuses, les façons de souligner le Jour de la Terre sont plus nombreuses que jamais. Se réapproprier le Jour de la Terre ? Ce foisonnement est toutefois remis en question par certains observateurs, qui dénoncent la mainmise des entreprises sur le Jour de la Terre. Il n'est pas toujours facile, pour les néophytes comme les plus aguerris, de distinguer un engagement authentique d'une prise de position qui s'apparente à la mascarade écologique (greenwashing). Ce dilemme n'est pas unique au Jour de la Terre, mais la multiplication des événements et initiatives rend ce tri encore plus difficile. Une manifestation afin de"se réapproprier" le Jour de la Terre a d'ailleurs eu lieu dimanche à Toronto. Les organisateurs voulaient notamment condamner les solutions faciles proposées par le Jour de la Terre, qui servent à déculpabiliser les gens par rapport à leur impact sur l'environnement, rapporte le Toronto Star. Le sentiment général demeure toutefois qu'il s'agit d'une belle occasion de souligner son attachement à la Terre, et son engagement à la protéger. Même si l'environnement et le développement durable sont beaucoup plus présents qu'avant dans l'espace public, et l'imaginaire collectif, le Jour de la Terre demeure toutefois un moment privilégié pour effectuer un bilan. Faire un retour sur ce qu'on a fait pour l'environnement, et prévoir ce que l'on veut réaliser. Sur ce, Vision durable vous souhaite un beau Jour de la Terre ! Pour aller plus loin : http://www.jourdelaterre.org/main.cfm?p=01_100&l=fr Jour de la Terre http://www.thestar.com/News/GTA/article/416854 Toronto Star