Que cherche à cacher Yvan Delorme ?

Publié le 02/06/2010 à 12:40

Que cherche à cacher Yvan Delorme ?

Publié le 02/06/2010 à 12:40

Par Jean-Paul Gagné

Photo : lesaffaires.com

Blogue. Pour éviter de s’expliquer publiquement sur ses liens avec l’agence de sécurité BCIA, le chef de police de Montréal, Yvan Delorme, comparaîtra à huis clos vendredi devant la Commission de la sécurité publique. BCIA en instance de faillite.

Pourquoi cette comparution à huis clos d’une chef de police sur des questions d’ordre administratif ? Qu’a-t-il à cacher ? Qu’est-ce que la Ville de Montréal veut cacher aux contribuables.

Yvan Delorme a annoncé son départ à la retraite du Service de police de façon subite le 3 mai, soit quelques jours après avoir annulé sans explication la réunion hebdomadaire du conseil de direction du Service de police. Il était aussi sur le point d’annoncer une réorganisation de son service.

Âgé de seulement 47 ans, il avait débuté un nouveau mandat à la tête du service de police le 12 avril, à la suite du renouvellement, à l'été 2009, de son contrat jusqu'en 2013. Selon La Presse, la Ville lui avait alors consenti une généreuse prime de rétention, qui s'ajoutait à son régime de retraite. Quand il quittara son poste en septembre, il aura eu droit à 60 % de cette prime, soit une somme de 193 000 $. Selon un gestionnaire de la Ville de Montréal, M. Delorme partira à la retraite avec une rente annuelle d'environ 400 000 $ en dollars courants. Il aura été employé du service pendant seulement 28 ans.

Face aux questions des journalistes, il a juré qu’il n’y avait rien de caché dans ses placards, qu’il laissait un service de police très bien géré (le No3 du service dirige toutefois en même temps une compagnie de construction) et qu’il avait simplement décidé de prendre sa retraite pour jouer au golf, faire de la moto et « gosser » des meubles. Une décision aussi importante d'un haut dirigeant est généralement planifiée des années à l'avance.

Lien avec BCIA

Cette démission surprise est néanmoins survenue au moment où toutes sortes d’allégations étaient publiées sur BCIA et son président fondateur, Luigi Coretti.

Yvan Delorme a admis qu’il n’y avait pas de contrat écrit entre BCIA et son service, alors que l’agence a assuré la protection d’immeubles du service de police de 2006 jusqu’à la résiliation de cette entente en 2010.

Cette entente, que M. Delorme a qualifiée de « très complexe » (complexe en quoi au juste puisqu’il n’en existe pas de version écrite ?) a été convenue à l’époque où Frank Zampino était président du comité exécutif de la Ville. C’est aussi ce dernier qui a piloté le fameux contrat des compteurs d’eau (maintenant annulé) et qui a téléguidé la fusion de la Société d’habitation de Montréal et de la Société de développement immobilier et la privatisation (annulée depuis) de la société née de cette fusion.

On sait aussi que M. Delorme avait eu des contacts étroits (au moins deux repas pris au restaurant) avec Luigi Coretti, principal actionnaire de BCIA, avant qu’il ne soit nommé directeur du service de police de Montréal en 2005.

Rappelons aussi que BCIA a assuré gratuitement la protection de la résidence de Frank Zampino et fourni une carte de crédit de Petro-Canada à Tony Tomassi, alors qu’il était député libéral à l’Assemblée nationale. Nommé ministre responsable des garderies, ce dernier, dont la grande spécialité était la collecte de fonds pour le Parti libéral, a démissionné quand l’affaire de la carte de crédit a été révélée publiquement.

Faut-il voir des relations intéressées entre ces personnes et plus que des coïncidences entre tous ces faits ?

Bien sûr, il n’en existe aucune preuve, mais le plus simple pour M. Delorme et la Ville serait de rendre publique la comparution du chef de police devant la Commission de la sécurité publique.

Si celle-ci reste cachée, ce grossier manque de transparence contribuera à renforcer la croyance que tout ce beau monde a des choses à cacher et que, oui, il y a des squelettes dans les placards du chef de police.

 

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