Aux États-Unis, où 50 % de l'électricité est produite avec du charbon, certains se questionnent sur l'à-propos d'opérer une transition vers la voiture électrique. N'allons-nous pas seulement déplacer le problème vers les centrales électriques, demandent-i À la lumière d'une récente étude sur la question, la plus poussée jusqu'à maintenant, il semble que les avantages environnementaux dépassent les inconvénients. Les réductions en matière de gaz à effet de serre (GES) seraient très intéressantes, tandis que l'impact sur la pollution de l'air serait plus mitigé, cet impact localisé dépendant de la proximité des centrales polluantes. Le Natural Resources Defense Council (NRDC), une ONG environnementale, et l'Electric Power Research Institute (EPRI), surtout financé par le secteur électrique, ont travaillé ensemble dans le cadre de ce projet. Des scénarios positifs Les auteurs ont élaboré trois scénarios concernant l'évolution du secteur électrique et trois autres à propos de l'adoption des voitures hybrides branchées d'ici 2050. Les voitures hybrides branchées sont des voitures hybrides qui peuvent être branchées dans une fiche électrique et ainsi augmenter l'autonomie électrique de la voiture. Dans le scénario "moyen" où le secteur électrique réduit ses émissions de GES mais demeure relativement polluant et où les hybrides branchées sont adoptées par 62 % des consommateurs américains en 2050, les réductions seraient de 468 millions de tonnes par année. Les émissions totales du secteur du transport aux États-Unis, incluant les voitures, les camions, les bateaux et les vols aériens internes, s'élevaient à 1900 mégatonnes en 2005. Même selon le scénario le plus pessimiste, les gains seraient de 163 mégatonnes d'éq. CO2 à l'horizon 2050. Une transition difficile Il est intéressant de relever que même dans le schéma le plus optimiste, seulement 80 % des voitures aux États-Unis seraient des hybrides branchées, et non pas des voitures 100 % électriques, dans plus de quarante ans. Cette prévision indique bien à quel point la transition vers un parc automobile électrique sera longue et difficile. Le NRDC recommande par ailleurs que les incitatifs fédéraux encourageant le développement des voitures hybrides branchées soient modulés selon la pollution issue de la production électrique. Selon l'étude, des voitures hybrides"classiques" réduiraient presque autant les GES que les modèles branchés lorsque le charbon est la source prédominante d'électricité, comme dans plusieurs États du Mid-ouest où cette proportion dépasse 80 %, tandis que les hybrides branchées aggraveraient la pollution de l'air dans ces régions. Par ailleurs, la demande additionnelle en électricité qui découlerait des voitures électriques serait de 7 à 8 %. Ce surplus évalué est relativement faible, mais il prend une autre ampleur lorsque les difficultés auxquelles fait face le secteur électrique aux États-Unis. Il existe actuellement un équilibre relativement précaire entre la demande et l'offre dans certaines régions, et cette stabilité pourrait être menacée par une soif toujours grandissante en électricité. Pour aller plus loin : http://www.epri-reports.org/ Étude http://www.technologyreview.com/Biztech/19085/ Technology Review http://www.latimes.com/classified/automotive/highway1/la-fi-hybrid20jul20,0,630406.story?coll=la-class-autos-highway1 Los Angeles Times