Le mauvais exemple de Warren Buffett

Publié le 23/06/2010 à 15:30

Le mauvais exemple de Warren Buffett

Publié le 23/06/2010 à 15:30

Par Jean-Paul Gagné

Photo : Bloomberg

Blogue. Une compagnie d'assurance membre de Berkshire Hathaway a souscrit il y a quelques mois une police d'assurance prévoyant un déboursé de l'ordre de 30 millions de dollars advenant la victoire de l'équipe de France (les Bleus) au Mondial de soccer.

Warren Buffett a révélé cette possibilité dans sa lettre aux actionnaires de Berkshire publiée en prévision de la dernière assemblée annuelle de cette société, tenue le 30 avril dernier.

L'élimination des Bleus a sans doute réjoui. Ouf ! a probablement laissé échappé l'Oracle d'Omaha et avalant un Cherry Coke.

Spéculation

Ce pari soulève une question importante : Warren Buffett a-t-il donné un mauvais exemple en permettant à une de ses compagnies de parier sur l'issue d'un tournoi sportif ? Le pari n'était pas vraiment risqué, car les Bleus étaient défavorisés à 12 contre contre un. Mais c'était quand même une spéculation.

Or, ce n'est pas le but de l'assurance de spéculer sur des résultats.

La mission de l'industrie de l'assurance est d'offrir des protection contre des événements malheureux qui peuvent intervenir généralement par hasard ou par accident, tel un décès, une maladie, un incendie, un vol, la perte de revenus en certaines circonstances, la fraude, etc...

Par contre, la filiale d'assurance de Berkshire aurait pu assurer l'équipe de France pour tout risque qui aurait pu nuire à sa performance, tels la maladie d'un ou plusieurs joueurs de l'équipe, l'écrasement de leur avion, un empoisonnement, un accident de la route, etc. Cela aurait été de l'assurance dans son sens le plus pur.

Par contre, spéculer sur un résultat sportif, c'est plutôt l'apanage des casinos, des sociétés de loteries, etc.

Pire que les CDS ?

On se souviendra que le plus gros assureur au monde, AIG (pour American Insurance Group) s'est mise en faillite en 2008, après avoir vendu des fameux CDS (credit default swaps), qui étaient une forme d'assurance de risques des pertes survenus sur des dérivés de crédits. Ces protections d'assurance étaient basés sur des modèles mathématiques qui avaient évalué à presque rien le risque d'une déconfiture des produits dérivés basés sur des prêts hypothécaires à haut risque et autres encours de crédit.

Ces produits étaient hautement spéculatifs, mais ils étaient néanmoins de vrais produits d'assurance, fussent-ils virtuels et hautement risqués.

Souscrire une police sur l'issue d'un match sportif ou d'un tournoi comme le Mondial de soccer relève de la pure spéculation.

La grande différence ici : AIG a pris des milliards de dollars de risque, aiors que la compagnie d'assurance de Warren Buffett a pris un risque insignifiant sur le plan financier. 

Néanmoins, je vous pose quand même la question suivante: Warren Buffett, qui se veut un modèle de rectitude financière et qui s'affiche souvent comme un grand moralisateur, a-il donné un mauvais exemple en permettant à un de ses assureura de spéculer sur la performance de l'équipe de France au Mondial de soccer ?

 

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