Dès juillet, une taxe carbone de 10 $ la tonne de dioxyde de carbone s'appliquera sur toutes les énergies fossiles en Colombie-Britannique. Cette charge augmentera de 5 $/tonne par année, pour atteindre 30 $/tonne en 2012. En contrepartie, le gouvernement libéral de Gordon Campbell baisse les impôts des particuliers et des entreprises, de manière à ce que la taxe carbone n'ait pas d'impact sur les revenus des gens. Toutefois, les citoyens et les entreprises auront davantage intérêt à réduire leur consommation d'énergie et à adopter des énergies moins polluantes profiteront. Plusieurs économistes réclament depuis des années de taxer la pollution plutôt que le travail, ou les revenus. "Si vous changez votre mode de vie même modestement…vous aurez quelques dollars de plus dans vos poches", expliquait hier la ministre des Finances de la Colombie-Britannique, Carole Taylor. La taxe carbone et des initiatives totalisant près de 1,5 milliards de dollars en changements climatiques constituent le cœur du budget 2008 de la province. Chaque citoyen de la province recevra 100 $ par la poste d'ici le mois de juin, afin de mieux faire face à la hausse des coûts de l'énergie. Cette mesure de 440 millions de dollars n'aura lieu qu'une fois, cette année. Par ailleurs, 370 millions de dollars seront investis dans les transports collectifs, et 130 millions seront consacrés afin de rendre le secteur public de la province"carboneutre" d'ici 2010, notamment grâce à des rénovations éconergétiques des bâtiments. Le gouvernement élimine également la taxe de vente provinciale sur les véhicules plus économes, jusqu'à un montant de 2000 $. Un chef de file Dale Marshall, de la Fondation David Suzuki, applaudit l'annonce du gouvernement de la Colombie-Britannique :"Il n'y aucun doute que c'est une bonne journée pour la lutte contre les changements climatiques au Canada. La Colombie-Britannique rejoint le Québec comme chef de file au pays dans ce dossier", explique-t-il. La taxe carbone devrait se traduire par des réductions annuelles de gaz à effet de serre de trois mégatonnes, ce qui est relativement peu. À titre comparatif, Québec vise une réduction de 14,6 mégatonnes par année en 2012. Pourtant, la taxe carbone québécoise est beaucoup plus faible que 30 $/tonne de CO2, ou 7,2 sous le litre, de la Colombie-Britannique, soit 0,8 sous le litre d'essence, ou 3,45 $ la tonne. Par contre, Québec consacre les 200 millions de dollars récoltés par cette taxe à des programmes de réduction des GES, plutôt qu'à des baisses d'impôts. M. Marshall souligne toutefois que la Colombie-Britannique annoncera bientôt un système d'échange de crédits de GES qui limitera les émissions industrielles de la province. Selon lui, cette nouvelle annonce met encore davantage de pression sur Ottawa, qui tarde à faire connaître les cibles de réductions que devront atteindre les industries canadiennes."Le milieu des affaires a répété à plusieurs reprises qu'il ne veut pas d'un amalgame de systèmes provinciaux différents", explique-t-il. Pour aller plus loin : http://www.gov.bc.ca/ Greener Future, Stronger Economy http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20080220.wbcbudget20/BNStory/National/home Carbon tax focus of British Columbia budget