Israël et Gaza après l'assaut du Hamas: ce que l'on sait

Publié le 10/10/2023 à 12:36, mis à jour le 10/10/2023 à 18:12

Israël et Gaza après l'assaut du Hamas: ce que l'on sait

Publié le 10/10/2023 à 12:36, mis à jour le 10/10/2023 à 18:12

Par AFP

L'armée israélienne a annoncé avoir «plus ou moins» repris le contrôle de la frontière avec l'enclave palestinienne. (Photo: Getty Images)

Jérusalem — Israël a annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, en état de siège et pilonnée par les raids israéliens, après quatre jours d’une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déjà fait des milliers de morts.

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L'armée, qui pilonne la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas, a annoncé mardi avoir "plus ou moins" repris le contrôle de la frontière avec l'enclave palestinienne.
Voici ce que l'on sait jusqu'à présent de ce conflit:
- Déroulement de l'offensive -
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et ennemi juré d'Israël, a lancé son offensive samedi à l'aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.
Il a dit avoir tiré 5 000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.
A bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d'Israël comme Ashkelon, Sdérot et Ofakim, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d'habitants.
Le Hamas s'est emparé d'équipements militaires israéliens et a pris en otage quelque 150 civils et militaires.
Ses combattants ont notamment attaqué un festival de musique auquel participaient des centaines d'Israéliens près du kibboutz Reim, proche de Gaza, faisant quelque 250 morts, selon une ONG israélienne.
- Réponse d'Israël -
« Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (...), nous allons changer le Moyen-Orient », a déclaré lundi le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou qui appelle à la formation d'un « gouvernement d'union nationale ».
L'armée israélienne, qui a compté plus de 3 000 tirs palestiniens, a déclenché samedi l'opération « Sabre de fer », menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des « centres de commandement » du Hamas à Gaza.
Plus de 187 500 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l'ONU.
Israël impose depuis lundi un « siège total » à la bande de Gaza et a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui se sont battus contre les combattants infiltrés. Il s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas.
Par ailleurs, les autorités israéliennes ont décidé d'évacuer les habitants des alentours de Gaza et ordonné l'arrêt « immédiat » de l'approvisionnement en eau de la bande de Gaza, soit 10% de la consommation annuelle en eau du territoire.
- Combien de morts et de disparus? -
Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis l'offensive. Côté palestinien, 765 personnes ont été tuées, selon les autorités locales.
Par ailleurs, Israël a annoncé mardi avoir retrouvé environ 1 500 corps de combattants du Hamas sur son sol et une ONG a affirmé que plus de 100 personnes avaient été tuées dans un seul kibboutz dans le sud d'Israël.
Dix-huit Thaïlandais, onze Américains, dix Népalais, sept Argentins, quatre Français, deux Ukrainiennes,  deux Russes, un Cambodgien, deux Britanniques, un Cambodgien et un Canadien ont été tués dans l'offensive du Hamas, selon les autorités de leurs pays.
Israël a reconnu que près de 150 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. De nombreux ressortissants étrangers sont portés disparus.
Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien.
Huit journalistes palestiniens ont également péri dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza depuis samedi, d'après le syndicat de la presse palestinienne.
- Ce que dit le Hamas -
Le Hamas a menacé lundi soir d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur la bande de Gaza.
« Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils (...) L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent », a-t-il menacé.
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l'offensive pour « mettre fin aux crimes de l'occupation ». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem et impose depuis 2007 un strict blocus à la bande de Gaza.
« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », avait affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, au début de l'offensive.
Le mouvement a appelé « les combattants de la résistance en Cisjordanie » occupée ainsi que « les nations arabe et musulmane » à rejoindre son combat.
- Un « deuxième front »? -
« Profondément inquiets », les États-Unis ont averti lundi soir le Hezbollah libanais de ne pas ouvrir un « deuxième front » contre Israël.
Le Hezbollah, bête noire d'Israël, a annoncé la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens dans le sud du Liban. Il a indiqué plus tard avoir bombardé deux casernes israéliennes.
Plus tôt dans la journée de lundi, les « Brigades al-Qods », la branche militaire du Jihad islamique palestinien, qui affirme épauler le Hamas, a revendiqué une opération d'infiltration en territoire israélien depuis le Liban.
Pour sa part, l'armée israélienne a indiqué avoir « tué plusieurs suspects armés qui s'étaient infiltrés sur le territoire israélien depuis le territoire libanais ».
- Réactions -
Les États-Unis ont commencé à envoyer de l'aide militaire à Israël et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée.
De son côté, l'ONU a rappelé que le siège total de la bande de Gaza par Israël est « interdit » par le droit international humanitaire.
L'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe ont plaidé mardi pour « un soutien financier durable » aux Palestiniens, à l'issue d'une réunion conjointe de leurs ministres des Affaires étrangères à Oman.
L'Égypte, l'Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l'escalade.
L'Iran s'est placé en première ligne du soutien à l'offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication.
Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé mardi que le conflit démontrait « l'échec » de la politique des États-Unis au Moyen-Orient, jugeant pour sa part « nécessaire » la création d'un État palestinien.
Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence « des deux côtés ». Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire.

 

 

Voici ce que l'on sait jusqu'à présent de ce conflit:

Déroulement de l’offensive

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et ennemi juré d’Israël, a lancé son offensive samedi à l’aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.

Il a dit avoir tiré 5 000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.

À bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont emparés d’équipements militaires israéliens et se sont infiltrés dans des zones urbaines d’Israël comme Ashkelon, Sdérot et Ofakim, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d’habitants.

 

Réponse d’Israël

«Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons changer le Moyen-Orient», a déclaré lundi le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui appelle à la formation d’un «gouvernement d’union nationale».

L’armée israélienne, qui a compté plus de 3 000 tirs palestiniens, a déclenché samedi l’opération «Sabre de fer», menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des «centres de commandement» du Hamas à Gaza.

Plus de 187 500 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l’ONU.

Israël impose depuis lundi un «siège total» à la bande de Gaza et a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui se sont battus contre les combattants infiltrés. Il s’efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas.

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont décidé d’évacuer les habitants des alentours de Gaza et ordonné l’arrêt «immédiat» de l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza, soit 10% de la consommation annuelle en eau du territoire.

 

Combien de morts et de disparus?

Au total, la guerre a déjà fait plus de 3 000 morts de part et d’autre, civils, soldats israéliens et combattants palestiniens.

En Israël, plus de 900 personnes ont été tuées, selon les autorités. Des ONG ont affirmé que plus de 100 personnes avaient été tuées dans un seul kibboutz dans le sud d’Israël et que quelque 250 personnes ont été tuées lors d’un festival de musique auquel participaient des centaines d’Israéliens proche de Gaza.

Côté palestinien, 830 personnes sont mortes, d’après les autorités locales. Le Hamas a annoncé que deux de ses hauts responsables avaient été tués par des frappes israéliennes.

L’armée israélienne a annoncé en outre mardi avoir récupéré les corps de 1 500 combattants du Hamas dans les zones voisines de Gaza.

Au moins 18 Thaïlandais, 14 Américains, dix Népalais, sept Argentins, huit Français, deux Ukrainiennes, quatre Russo-israéliens, un Cambodgien, deux Britanniques, un Cambodgien, un Canadien, un Brésilien, deux Péruviens et deux Philippins ont été tués depuis samedi, selon les autorités de leurs pays.

Israël a reconnu que près de 150 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. De nombreux ressortissants étrangers sont portés disparus.

Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien.

Huit journalistes palestiniens ont également péri dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza depuis samedi.

 

Ce que dit le Hamas

Le Hamas a menacé lundi soir d’exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur la bande de Gaza.

«Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils (…) L’ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu’ils comprennent», a-t-il menacé.

Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l’offensive pour «mettre fin aux crimes de l’occupation». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem et impose depuis 2007 un strict blocus à la bande de Gaza.

«Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire», avait affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, au début de l’offensive.

Le mouvement a appelé «les combattants de la résistance en Cisjordanie» occupée ainsi que «les nations arabe et musulmane» à rejoindre son combat.

 

Un «deuxième front»?

«Profondément inquiets», les États-Unis ont averti lundi soir le Hezbollah libanais de ne pas ouvrir un «deuxième front» contre Israël, après que le mouvement pro-iranien, bête noire d’Israël, a bombardé deux casernes israéliennes en réponse à la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens sur une zone frontalière au sud du Liban.

Plus tôt dans la journée de lundi, les «Brigades al-Qods», la branche militaire du Jihad islamique palestinien, qui affirme épauler le Hamas, a revendiqué une opération d’infiltration en territoire israélien depuis le Liban.

L’armée israélienne a, elle, indiqué avoir «tué plusieurs suspects armés qui s’étaient infiltrés sur le territoire israélien depuis le territoire libanais».

Mardi, la branche militaire du Hamas a revendiqué avoir tiré trois salves de roquettes depuis le sud du Liban vers Israël.

 

Réactions

Le président américain, Joe Biden, a qualifié les attaques du Hamas de «mal à l’état pur», faisant état de nouvelles «bouleversantes» de «bébés tués, de familles entières massacrées».

Les États-Unis sont prêts à déployer des «ressources supplémentaires» pour soutenir Israël, a dit M. Biden, Washington leur ayant déjà envoyé de l’aide militaire et rapproché leur groupe aéronaval en Méditerranée.

Des ONG ont de leur côté alerté sur la situation sanitaire dans la bande de Gaza, réclamant un couloir humanitaire pour appuyer la réponse médicale, tandis que le ministère de la Santé dans l’enclave a averti que le manque de fournitures et de médicaments conduirait à une «situation catastrophique».

L’ONU a rappelé que le siège total de la bande de Gaza par Israël est «interdit» par le droit international humanitaire et l’Union européenne a décidé de maintenir son aide au développement destinée au peuple palestinien.

L’Égypte, l’Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l’escalade.

L’Iran s’est placé en première ligne du soutien à l’offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication.

Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence «des deux côtés». Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire.

 

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