Éthanol: de panacée à paria
Publié le 29/11/2007 à 11:37
Février 2005. George W. Bush annonce un objectif de 135 milliards de litres d'éthanol en 2017. Très rapidement, des investissements massifs convergent vers le secteur de l'éthanol à base de maïs, causant une flambée du prix du maïs et l'inauguration de di Moins de deux ans plus tard, une importante coalition de lobbys, incluant l'industrie agroalimentaire, les pétrolières et plusieurs groupes écologistes luttent afin de s'assurer que le projet de loi devant entériner la cible du président Bush ne soit pas adoptée par le Congrès. Alors qu'il y a à peine quelques mois le consensus voulait que la loi faisant la promotion de l'éthanol serait adoptée sans embâcles, un article du Wall Street Journal semble indiquer qu'elle pourrait bien être repoussée, ou même jamais adoptée. De nombreuses carences Les critiques adressées à l'éthanol à base de maïs sont abondantes. On l'accuse de causer une hausse du prix des aliments, de présenter des inconvénients environnementaux non négligeables et de nécessiter des subventions importantes pour être compétitif. Entre autres. Même pour les producteurs, les profits fondent comme neige au soleil. Le profit par gallon d'éthanol est passé de 2,30 $US en 2006 à 0,25 $ dans les derniers mois. Il y actuellement trop d'éthanol sur le marché, et c'est pourquoi plusieurs projets d'usines ont été annulés. L'éthanol est en fait victime de son succès. "Alors que les profits et la production ont grimpé en 2005 et 2006, cette augmentation a également touché le prix du maïs, ce qui a graduellement mis en colère les éleveurs de bétail qui l'utilisent afin de nourrir leurs bêtes. Ils se sont alliés avec le secteur agroalimentaire, également contrarié par le prix plus élevé des céréales, et avec les pétrolières, qui ont toujours détesté les subventions pour la production d'éthanol", explique le Wall Street Journal. Les perspectives de croissance extraordinaire prévue jusqu'à récemment pour l'éthanol sont donc beaucoup plus incertaines. Ceci dit, la loi sur l'énergie de 2005 a désigné l'éthanol comme l'additif devant remplacer le MTBE, un autre additif qui pollue les nappes phréatiques. L'éthanol devrait donc conserver ce marché niche au cours des prochaines années. L'issue de la guerre de lobbying qui s'est engagée à Washington décidera si l'éthanol prendra une expansion plus grande au cours des prochaines années. Pour aller plus loin: http://online.wsj.com/article/SB119621238761706021.html?mod=todays_us_page_one