La balade des ordures

Publié le 29/11/2007 à 09:38

La balade des ordures

Publié le 29/11/2007 à 09:38

Par lesaffaires.com
En mars, les déchets de la MRC de la Matapédia devront parcourir 550 kilomètres pour être enfouis près de Shawinigan. Ceux de Gatineau sont enterrés à Lachute, à plus de 130 kilomètres. Bref, le Québec déborde. De 1994 à 2006, la production de matières résiduelles des Québécois a bondi de 7 à 13 millions de tonnes. Conséquence : les municipalités payent de plus en plus cher pour se débarrasser de leurs déchets. " Il y a 55 sites qui dépendent des municipalités, dit Bernard Généreux, président de la Fédération québécoise des municipalités. Leur mise aux normes exigera des déboursés importants, ou il faudra en ouvrir de nouveaux. Il y a une onde de choc à prévoir. " En ce moment," les municipalités québécoises paient en moyenne de 160 à 200 dollars la porte" pour débarrasser leurs citoyens de leurs matières résiduelles, dit Denis Bergeron, conseiller en environnement pour la Fédération québécoise des municipalités." Ça va augmenter dans les prochaines années", dit-il. C'est déjà le cas de la MRC de la Haute-Gaspésie." On risque de devoir envoyer nos déchets à 300 kilomètres, à Rivière-du-Loup", dit Christian Pelletier, directeur, inspection régionale et enfouissement sanitaire. À Matane, 90 kilomètres plus à l'ouest, un nouveau dépotoir devait accueillir aussi les déchets de trois MRC voisines, dont la Haute-Gaspésie. Mais les citoyens se sont opposés à l'importation de déchets. Matane s'est donc contentée d'ouvrir un site de 14 000 tonnes pour ses seuls besoins. La Haute-Gaspésie doit trouver un gîte pour ses ordures avant 2009. Les nouvelles normes provinciales interdisent l'agrandissement de son dépotoir en tranchées, rempli à ras bord." Là, on négocie avec Saint-Alphonse, de l'autre côté de la péninsule", dit M. Pelletier. Au mieux, les déchets de la Haute-Gaspésie iront à 170 kilomètres de Sainte-Anne-des-Monts, la plus grande ville de la MRC. 550 kilomètres plus loin Quant à la MRC de la Matapédia, qui devait envoyer ses déchets à Matane, elle a conclu un contrat avec la Régie intermunicipale de gestion des déchets de la Mauricie. Pour 70 $ la tonne, ses camions ramèneront les déchets 550 kilomètres plus loin, au dépotoir de Saint-Étienne-des-Grès. Les grandes villes ont aussi leurs problèmes. Tous les déchets de Montréal sont exportés à l'extérieur de l'île. Les dépotoirs seront pleins dans quelques années et la population s'opposera sans doute à leur agrandissement. À Québec, l'incinérateur fonctionne au-delà de sa capacité. À Sherbrooke, la Ville n'a pas encore trouvé où elle enverra ses ordures quand son dépotoir fermera... dans cinq mois. Quant à la Ville de Gatineau, elle voulait envoyer ses déchets à Danford Lake, à 85 kilomètres au nord. Mais le BAPE a refusé, en septembre, l'ouverture d'un nouveau site d'enfouissement dans ce village. Ses déchets iront donc toujours à Lachute. Beaucoup plus près que Lachute, le site d'enfouissement de Casselman, à une cinquantaine de kilomètres d'Ottawa, aurait la capacité d'accueillir des déchets de l'Outaouais. Mais des lois ontariennes interdisent l'importation de déchets des autres provinces. Après tout, qui veut des déchets du voisin ? Surtout quand ce voisin est un cancre de la récupération : au Canada, les grandes villes du Québec sont celles qui compostent le moins leurs déchets organiques. Ce texte est tiré du journal Les Affaires du 1er au 7 décembre 2007."

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