L'Ontario ne veut plus revivre de pannes d'électricité à grande échelle comme elle a connu en juillet 2003, lorsque 50 millions de Nord-américains avaient été plongés dans le noir. Puisque la province désire également fermer ses centrales électriques au charbon, très polluantes, le gouvernement McGuinty mise sur des mesures de conservation d'électricité afin de diminuer de manière importante la demande en électricité d'ici 2025. Un premier bilan encourageant a été publié aujourd'hui par l'Ontario Power Authority, une entité gouvernementale dont la mission est d'arrimer les besoins à court et à long termes en électricité dans la province. La demande totale en électricité a baissé de 2,6 % entre 2005 et 2007, pour atteindre 150,9 TWh. Per capita, la diminution a été encore plus impressionnante, puisqu'elle a été de 4,6 % durant la même période, les deux chiffres étant ajustés aux variations de températures. La demande en pointe, une donnée très importante puisqu'elle joue directement sur les besoins de construire ou non de nouvelles centrales électriques, a également connu une baisse plus importante que prévue. Alors que la province visait une réduction de 1350 MW pour 2005-2007, la baisse réelle a plutôt été de 1462 MW, pour une demande de pointe maximale en 2007 de 24 820 MW. C'est le secteur industriel (317 MW) et celui du commercial/institutionnel (150 MW) qui ont le plus directement à cette réussite. L'objectif est de réduire la demande de pointe de 6 300 megawatts (MW) d'ici 2025. L'OPA stipule également que la réglementation de l'efficacité énergétique des appareils et la mise à niveau du code du bâtiment avaient un impact non négligeable, mais que celui-ci n'a pas été inclus dans les calculs du rapport d'étape sur la conservation d'électricité publié aujourd'hui. Pas moins de 26 programmes de conservation ont été lancés par le gouvernement ontarien, ce qui inclut des campagnes de sensibilisation mais également l'installation de 1,4 million de compteurs électriques intelligents (smart meters). 2,9 millions d'autres foyers se verront dotés de ces mêmes mécanismes au cours des prochaines années. Ces compteurs auront d'ailleurs un rôle central à jouer afin d'atteindre les objectifs de conservation d'énergie d'ici 2025, alors que la population et l'économie de la province devraient connaître une croissance importante. Les tarifs différenciés seront effectivement instaurés afin d'encourager une meilleure ventilation temporelle de l'utilisation de l'électricité. Actuellement, le tarif normal n'excède pas 5,9 ¢/kWh, selon le Toronto Star. Le tarif sera toutefois de 9,3 ¢/kWh aux heures de pointe, de 7,3 ¢/kWh durant les heures "normales" et de 2,7 ¢/kWh la nuit. L'objectif est de convaincre les gens de partir le lave-vaisselle tard le soir plutôt qu'aux heures de pointe, par exemple. Un projet-pilote dans la région d'Ottawa a permis de réaliser une baisse moyenne de 6 % de la consommation d'électricité, mais les réductions ont atteint 20 % lors des périodes de pointe pour les deux tiers des participants. De son côté, Hydro-Québec a déjà mené un projet pilote relativement semblable en 1993, dans la région de Saint-Jérôme. Les résultats ont été jugés décevants par la société d'État, qui stipule dans des documents remis à la Régie de l'énergie"qu'un tarif de type horo-hebdo-saisonnier ne permet pas un effacement suffisant de la charge durant les heures critiques du réseau". Hydro-Québec veut tout de même lancer un nouveau projet-pilote, plus sophistiqué, l'automne prochain. Pour aller plus loin : http://www.powerauthority.on.ca/Page.asp?PageID=122&ContentID=6564&SiteNodeID=134&BL_ExpandID= OPA : Conservation Results http://www.thestar.com/printArticle/435879 Toronto Star http://www.visiondurable.com/article-124806-Electricite-Les-tarifs-intelligents-sont-un-succes-a-Ottawa.html Électricité: Les tarifs intelligents sont un succès à Ottawa