Couper la viande rouge et le lait plutôt qu'acheter local

Publié le 02/09/2008 à 14:33

Couper la viande rouge et le lait plutôt qu'acheter local

Publié le 02/09/2008 à 14:33

Par lesaffaires.com
Éliminer la viande rouge de son menu seulement un jour par semaine réduirait davantage les émissions de gaz à effet de serre (GES) que le fait d'acheter 100 % de son épicerie de producteurs locaux. C'est la conclusion surprenante d'une étude publiée récemment dans le sérieux Environmental Science and Technology. Alors qu'il existe plusieurs raisons afin de favoriser l'achat local, notamment pour encourager l'économie de la région et pour manger des aliments plus frais, il ne s'agirait cependant pas d'une bonne approche pour réduire son impact sur le climat. Les "food miles", soit la distance parcourue par des bananes ou un steak, ne représentent que 11 % des GES totaux rattachés à l'alimentation. La très grande majorité des émissions (83 %) découlent plutôt de la production des aliments, conclut l'analyse du cycle de vie réalisée par les chercheurs Christopher L. Weber et H. Scott Andrews. Le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N2O) sont des GES plus puissants que le dioxyde de carbone (CO2), et ces deux gaz sont émis en quantité importante lors de la production de viande rouge et de produits laitiers. Les animaux eux-mêmes émettent beaucoup de méthane, tandis que l'oxyde nitreux est produit par la fertilisation et la gestion des sols dédiés à ces productions. Après ces deux catégories d'aliments, le poulet, le poisson et les œufs sont la troisième grande catégorie émettant le plus de GES. Les fruits et légumes, les céréales et les breuvages ont pour leur part un impact moindre en matière de GES. Beaucoup de km… Les 5 kg de nourriture consommés chaque jour par un ménage américain sont en moyenne transportés sur plus de 6700 km, en incluant toute la chaîne d'approvisionnement. Ces distances varient de manière importante selon le type d'aliments, les breuvages étant peu transportés tandis que la viande rouge nécessite plus de 20 000 km en moyenne pour arriver à bon port. MM. Weber et Andrews avouent d'emblée que des incertitudes persistent dans leur analyse. Celle-ci s'appuie sur des approximations et des estimations qui affectent les résultats. Selon les deux ingénieurs de l'Université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, ces arrondissements ne remettent toutefois pas en doute la validité de leurs conclusions. La mondialisation accrue des dernières années, et l'augmentation du transport de biens et de nourriture qui l'accompagne, ne changent pas le tableau général. Ils évaluent à 25 % l'augmentation de la distance moyenne parcourue par les aliments entre 1997 et 2004, mais soulignent que 99 % de ce transport de longue distance se fait par bateaux, plus efficaces que les camions utilisés pour les courtes distances. Les deux auteurs stipulent par ailleurs que les émissions de GES ne représentent qu'un élément de l'impact environnemental du secteur alimentaire : la pollution de l'air, de l'eau et la pollution sonore n'ont pas été considérées dans leur étude. Pour aller plus loin : http://pubs.acs.org/cgi-bin/sample.cgi/esthag/2008/42/i10/pdf/es702969f.pdf Étude: Food-Miles and the Relative Climate Impacts of Food Choices in the United States

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