L'homme d'affaires Antonio Accurso devra bel et bien témoigner devant la Commission d'enquête sur l'industrie de la construction, la juge France Charbonneau venant de rejeter sa requête en vue de témoigner sous ordonnance de non-publication.

L'ex-entrepreneur de Construction Louisbourg et Simard-Beaudry fait face à des accusations de fraude dans des procès et voulait ainsi éviter que ce qu'il dira devant la commission d'enquête puisse lui nuire ou influencer un éventuel jury.

Les audiences ont débuté mardi par un bref exposé de la procureure chef, Me Sonia Lebel, qui a expliqué le chemin qu'il reste à parcourir à la commission cet automne. Le rapport de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction est en effet attendu en avril prochain et la rédaction du rapport final nécessitera des mois de travail.

Des témoins seront notamment entendus au sujet des contrats octroyés par Hydro-Québec, a précisé Me Lebel. Avant l'ajournement d'été, en effet, des témoins avaient abordé le thème de l'octroi des contrats à des firmes de génie-conseil par la société d'État. L'un d'entre eux avait évoqué un "retour d'ascenseur" entre les firmes de génie et Hydro-Québec. Il avait aussi parlé de contrats accordés de gré à gré.

Dans le domaine de la construction et du génie, Hydro-Québec est le plus gros "donneur d'ouvrage" dans le secteur public et parapublic au Québec, avec le ministère des Transports.

Me Lebel a précisé qu'après ces témoins sur l'octroi des contrats par Hydro-Québec, la commission entendra des organismes qui traiteront de leurs pouvoirs de surveillance et de contrôle, ainsi que de leurs limites et des lacunes potentielles qui ont été identifiées.

Après le mois d'octobre, la commission devrait entendre des experts.

À cause de la comparution d'Antonio Accurso, la salle d'audiences n'a jamais été aussi remplie, au point où la juge France Charbonneau a blagué à ce sujet, se demandant à voix haute ce qui amenait autant de gens ici aujourd'hui.