Budget: les économistes appuient une hausse de la TVQ et des tarifs d'Hydro

Publié le 17/03/2010 à 11:00

Budget: les économistes appuient une hausse de la TVQ et des tarifs d'Hydro

Publié le 17/03/2010 à 11:00

Raymond Bachand peaufine son 1er budget. Photo : lesaffaires.com

Plus de 80% des économistes du Québec appuient l’idée d’un contrôle plus serré des dépenses publiques, d’une augmentation des tarifs d’électricité et de la TVQ pour sortir le gouvernement du Québec de son impasse budgétaire.

C’est, entre autres, ce que révèle un sondage mené par Léger Marketing auprès des 712 membres de l’Association des économistes québécois (ASDEQ). Ce sondage a été réalisé par Internet, du 25 février au 10 mars 2010.

Plus précisément, 82% des économistes consultés sont favorables à une augmentation de la TVQ d’un point de pourcentage pour la porter de 7,5% à 8,5% en 2011, de manière à profiter ainsi de la réduction de 2% de la TPS au niveau fédéral.

De même manière, 83% des économistes québécois appuient une augmentation des tarifs d’électricité de 1¢/kWh pour les rapprocher du coût marginal. Enfin, pas moins de 89% se disent favorables à l’imposition d’une gestion innovatrice et d’un contrôle serré des dépenses publiques.

Ces mesures sont proposées dans le texte intitulé « Un virage s’impose dans les finances publiques du Québec », signé par le comité des politiques publiques de l’ASDEQ. Un total de 205 économistes ont répondu à ce sondage, conférant à ses résultats une précision de ± 6%, et ce, 19 fois sur 20.

La population du même avis

Selon Jean-Marc Léger, économiste et président de Léger Marketing, la population lance le même son de cloche que les spécialistes, tout en étant avare de solutions : « Nos sondages le démontrent, le meilleur contrôle des finances publiques et le remboursement de la dette doivent être des priorités pour le gouvernement».

D’ailleurs, une proportion de 80% des économiste québécois s’entend également pour dire qu’il ne faut pas hausser les impôts sur le revenu des particuliers, et 63% partagent cette même opinion pour ce qui est de l’imposition sur le revenu des sociétés.

«Les Québécois souhaitent que l’État se reprenne en main, sans pour autant avoir à piger directement dans leurs poches via les impôts aux particuliers, analyse Jean-Marc Léger. D’autres alternatives doivent donc être étudiées, mais il y a un décalage entre la prise de conscience du problème et les sacrifices que l’on est prêt à faire en tant que citoyen. La population est sensibilisée; il reste à s’entendre sur les solutions à adopter. »

Du côté des solutions, l’économiste Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l’ASDEQ, estime que la transparence des pouvoirs publics et de meilleurs incitatifs à la productivité seront déterminants.

« Nos membres appuient fortement la proposition d’imposer une gestion innovatrice et un contrôle serré des dépenses. Pour y arriver, il est primordial que cette évaluation systématique soit confiée à des organismes indépendants et nécessite que le gouvernement divulgue, dans la plus grande transparence, l’ensemble des données financières concernant sa gestion. De plus, nous pensons qu’il faut encourager l’augmentation de la productivité, soit par le biais d’incitatifs remis directement aux gestionnaires, soit en instaurant des mécanismes introduisant une certaine concurrence dans la prestation des services publics. »

Une reprise de la confiance

Par ailleurs, les économistes semblent voir la lumière au bout du tunnel ehn ce qui a trait à l’économie du Québec. Une proportion de 45% des économistes consultés par Léger Marketing estime que la situation économique du Québec va s’améliorer au cours des six prochains mois.

C’est un peu plus qu’en octobre dernier (42%), signe que le point de vue relativement optimiste des spécialistes de l’économie décelé l’automne dernier se cristallise.

« Si on se reporte à il y a tout juste un an, 82% de nos membres prévoyaient que la situation économique allait se détériorer dans les mois suivants, rappelle Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l’ASDEQ. Actuellement, ils ne sont plus que 3% à craindre une détérioration de la situation à court terme, signe que la récession est bel et bien derrière nous. »

Leur optimisme est néanmoins teinté d’une bonne dose de prudence, puisque 51% des spécialistes interrogés estiment que la situation économique du Québec ne se détériorera pas, mais qu’elle ne s’améliorera pas non plus au cours des prochains mois.

Dans ce contexte, les économistes semblent divisés quant à la pertinence des mesures de relance économique prévues par le gouvernement fédéral dans son dernier budget. Dans l’ensemble, 45% des spécialistes interrogés indiquent que ces mesures étaient et sont toujours justifiées, tandis que 46% affirment qu’elles le sont moins à présent.

 

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