BP : ne pas aller à l'encontre des spéculateurs

Publié le 10/06/2010 à 14:01

BP : ne pas aller à l'encontre des spéculateurs

Publié le 10/06/2010 à 14:01

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. « Les investisseurs abandonnent BP », titrait jeudi un quotidien.

Un tel titre me fait rire, car je suis assez certain que ce ne sont pas les investisseurs qui laissent tomber BP.

Les vrais investisseurs dans les actions de BP sont surtout des caisses de retraite, des fonds de placements et des individus, qui investissement généralement à moyen et à long terme.

Si l’action de BP chute, c’est surtout parce que les spéculateurs sont à l’oeuvre. Contrairement à ce qui pouvait se passer sur les marchés il y a encore quelques années, ce sont les spéculateurs qui font désormais les marchés.

Ces derniers disposent maintenant de réserves de capitaux énormes et prennent de plus en plus de risques. Ils ne se contentent plus de prendre des positions de contrepartie pour protéger un placement. Ils misent à nu sur des faiblesses et des tendances qu’ils décèlent dans les marchés.

On les a vus à l’œuvre récemment sur les obligations de la Grèce et sur l’euro. On les voit aussi souvent spéculer sur le pétrole dès qu’un incident géopolitique apparaît dans l’actualité.

Au tour de BP

BP était une proie de choix puisque la compagnie s’est révélée incapable d’arrêter l’écoulement du pétrole provenant du puits foré par Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique. BP en récupère une certaine quantité du pétrole qui sort du puit, mais il est assez certain que celui-ci continuera d’en déverser aussi longtemps que les deux puits de secours qui sont actuellement forés n’auront pas atteint le réservoir pétrolifère et qu'on n’aura pas commencé à pomper le liquide visqueux. La pression diminuera dans le réservoir et on pourra alors mettre le couvercle sur le puits principal.

Autre facteur motivant pour les spéculateurs, des rumeurs ont émané du Congrès à l’effet que les États-Unis pourraient prendre une injonction pour forcer BP à suspendre son dividende (10,5 milliards de dollars par année) afin de préserver cette source de capital pour compenser les victimes de l’accident. Cette hypothèse me paraît être de la foutaise. Un pays aussi capitaliste que les États-Unis ne feront pas une telle expropriation.

Perte de 100 milliards de $ US

Depuis l’explosion de Deepwater Horizon en avril, l’action de BP est passée d’environ 60 $ US à environ 31,50 $ US, perdant environ 100 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Il est certain que les dommages causés par l’explosion de cette plateforme (récupération du pétrole déversé, pertes de revenus des pêcheurs et des communautés riveraines, etc.) va coûter à BP des milliards de dollars.

Par contre, la société britannique a les poches profonde. Il se pourrait aussi que les responsabilités de cet accident soient partagées avec d'autres intervenants, dont Transocean, propriétaire de la plateforme, et Haliburton, qui fournissaient des services à BP, notamment pour la pose du couvercle sur le puits.

Respecter les spéculateurs

S’il y a une leçon à tirer de cet épisode pour les investisseurs ordinaires, c’est de ne pas miser contre les spéculateurs.

Aussi longtemps que les gouvernements ne réglementeront pas mieux les hedge funds, ou fonds spéculatifs comme on devrait plutôt les appeler, il s’avèrera toujours beaucoup trop risqué d’investir dans des situations critiques suffisamment importantes pour aiguiser l'appétit cupide des spéculateurs.

La tragédie du Golfe du Mexique en est une. 

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