La fermeture de Norsk Hydro, à Bécancour, a un impact important sur la consommation d'électricité au Québec. Plus précisément, elle fait baisser de 1,2 TWh la demande industrielle d'électricité à laquelle doit répondre Hydro-Québec Distribution. Résultat : Hydro-Québec se retrouve maintenant avec un surplus d'électricité sur les bras. À tel point que la société d'État a demandé de suspendre l'achat d'électricité de la centrale au gaz de Bécancour, qui appartient à TransCanada. (voir plus bas, La fermeture de Norsk Hydro entraîne un surplus d'électricité). L'impact de la fermeture du producteur de magnésium sur la centrale de TransCanada ne s'arrête pas là. L'installation de Bécancour, présentée comme une "usine de cogénération", perd en quelque sorte ce statut, puisqu'elle n'a plus de client important pour son énergie thermique. Dans le procédé de cogénération, la vapeur issue de la production thermique d'électricité est récupérée et acheminée chez un client, qui l'utilise pour des besoins de chauffage ou pour un procédé industriel. Norsk Hydro devait valoriser ainsi une partie de cette énergie. C'est même en partie pour cette raison que le projet de TransCanada à Bécancour a été maintenu. Fin 2004, alors que le gouvernement Charest abandonnait l'idée de construire sa propre centrale au gaz (projet du Suroît), TransCanada s'était déjà engagée à fournir de la vapeur à Norsk Hydro et Pioneer Chemicals. Quant à Hydro-Québec, elle avait déjà signé les contrats d'approvisionnement avec l'entreprise albertaine. La construction de la centrale de Bécancour continuait donc et passait relativement inaperçue. Mais en mars dernier, six mois après l'ouverture de la centrale, Norsk Hydro a décidé de fermer toutes ses usines de magnésium, dont celle de Bécancour. Depuis, la récupération d'énergie par le petit client Pioneer est minime. Même si la centrale ne produit plus d'électricité, TransCanada devra honorer son contrat et continuer de produire de la vapeur en petites quantités pour cette usine de produits chimiques. 10 % du gaz consommé au Québec La province consomme environ un milliard de pieds cubes de gaz naturel par jour au cœur de l'hiver. La centrale de TransCanada, elle, consomme plus de 100 millions de pieds cubes par jour. Alors que Québec vient d'approuver les deux projets de ports méthaniers à Lévis et Gros-Cacouna, la fermeture temporaire de la centrale de Bécancour entraînera donc une baisse d'environ 10 % de la consommation de gaz naturel au Québec durant la pointe hivernale. Le reste de l'année, cette proportion sera encore plus élevée, puisque la consommation totale est plus basse. Quant aux bénéfices environnementaux de la fermeture de la centrale, Hydro-Québec ne manque pas de les souligner dans sa demande d'approbation de l'entente avec TransCanada."Finalement, la justification économique de la suspension des livraisons ne tient pas compte de bénéfices environnementaux pouvant être associés à la réduction des gaz à effet de serre en l'absence de production d'électricité à la centrale", mentionne le texte. En effet : la centrale électrique au gaz de Bécancour produit plus de 1,5 million de tonnes d'équivalent CO2, soit l'équivalent d'environ 400 000 voitures. Article connexe: La Centrale de Bécancour ferme...à cause de Norsk Hydro http://www.lesaffaires.com/article/0/energie/2007-11-06/466779/la-centrale-de-becancour-ferme-a-cause-de-norsk-hydro.fr.html Documents pertinents de la Régie de l'énergie: http://www.regie-energie.qc.ca/audiences/3649-07/mainRequete3649.htm http://www.regie-energie.qc.ca/audiences/3648-07/mainRequete3648.htm