Avec de nouvelles batteries, l'auto électrique s'approche du but

Publié le 20/07/2007 à 10:07

Avec de nouvelles batteries, l'auto électrique s'approche du but

Publié le 20/07/2007 à 10:07

Par lesaffaires.com
Depuis la fin des années 1990, Hydro-Québec plaçait de grands espoirs dans ses filiales TM4 et Avestor, dont le moteur-roue et la batterie devaient bouleverser l'industrie automobile. Mais la révolution promise n'a pas eu lieu. Le moteur-roue et la batterie au lithium-métal-polymère se sont avérés inadéquats pour la production d'automobiles électriques à grande échelle. Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? D'abord, parce que la performance des batteries s'améliore, dit Patrick Coroller, chef du département de transport et mobilité de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Énergie (ADEME), une organisation gouvernementale française vouée au développement de technologies moins nocives pour l'environnement. " Nous ne sommes plus dans le contexte des batteries au nickel-cadmium ", dit-il. Ces accumulateurs, qui équipaient les premières autos électriques, se sont révélés trop chers et ne donnaient qu'une autonomie de 80 km. C'est environ deux fois moins que les Cleanova testées par La Poste. Les grands parcs autos Cette évolution permet aux entreprises, comme la Société de véhicules électriques (SVE) et l'ontarienne Phoenix Motorcars de développer des véhicules tout électriques. Ils visent ensuite le marché des grandes organisations, surtout en France et en Californie. Dans les parcs automobiles des municipalités et des entreprises de services publics, par exemple, les véhicules parcourent rarement de très longues distances et peuvent facilement s'accommoder d'une autonomie de 120 km. À l'heure de Kyoto et des cours du pétrole brut qui caracolent, ces progrès rendent les véhicules électriques beaucoup plus intéressants pour les entreprises. En plus de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et leur consommation de carburant, ils permettent d'accéder plus facilement à des centres-villes européens, fermés aux véhicules à pétrole. La France accorde d'ailleurs une subvention de 3 200 euros (4 600 $) à tout acheteur d'une auto électrique, qu'il s'agisse d'un citoyen ou d'une société. La stratégie porte fruit. Satisfaite des Cleanova de la SVE, La Poste a annoncé son intention d'acheter 10 000 véhicules électriques d'ici 2012. Si la SVE décroche le contrat, les moteurs seront construits chez TM4, à Boucherville. Ce n'est pas tout : le gouvernement français a aussi annoncé son intention d'en faire acheter 5 000 de plus par d'autres sociétés d'État. Piles non comprises Mais les doutes subsistent. Au Centre d'expérimentation des véhicules électriques du Québec, Sylvain Castonguay, directeur technique, juge très optimiste l'objectif de La Poste d'acheter 10 000 autos en cinq ans." Le plus gros défi, ce sera de trouver une batterie à la hauteur du cahier des charges", dit-il. Les accumulateurs qui alimentent les moteurs TM4 des Cleanova ont pu leur donner puissance et autonomie, mais il s'agissait de prototypes fabriqués à grands frais. Pour décrocher le contrat avec La Poste, la SVE doit conclure une entente avec un fabricant pouvant produire une telle batterie à coût raisonnable et en grande quantité." L'appel d'offres permettra de trouver les fabricants capables d'atteindre de tels volumes", dit Damien Crespel, directeur, développement des affaires, à la SVE. En outre, le prix d'achat que la SVE vise pour les véhicules Cleanova en laisse plusieurs sceptiques. M. Crespel pense qu'à l'échelle industrielle, les voitures conçues par sa société coûteront le même prix qu'une auto classique. Piles non comprises : la batterie, elle, serait louée au fournisseur sélectionné." Notre objectif, c'est que le coût de location soit comparable au prix du carburant pour un moteur thermique conventionnel", dit Damien Crespel. Ce n'est pas gagné. Le coût prohibitif de location des batteries a contribué à l'échec des premiers modèles d'autos électriques. Aux États-Unis, les grands constructeurs américains subventionnent le développement des batteries au lithium-ion, mais General Motors n'a pas encore trouvé le fabricant de batteries qui permettra à son prototype électrique Volt d'atteindre l'autonomie promise de 65 km. Quant au projet BlueCar de Bolloré, une aura de mystère plane autour du projet. Le géant industriel veut fabriquer 500 véhicules dès l'an prochain et participer lui aussi à l'appel d'offres de La Poste. Les premières BlueCar seraient équipées de batteries fabriquées chez Bathium Canada, à Boucherville." Ce véhicule, c'est presque secret défense", dit Patrick Coroller. Comme aucun essai routier n'a été réalisé et que la technologie de batterie Batscap, au lithium-métal-polymère, est unique, difficile de jauger la crédibilité de l'ambitieux projet de Bolloré. Voir article connexe: Le Québec de retour dans la course à la voiture électrique http://www.visiondurable.com/article-122962-Le-Quebec-de-retour-dans-la-course-a-la-voiture-electrique.html Ces articles sont tirés du journal Les Affaires du 21 juillet 2007."

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.