Vous prendrez bientôt l'avion pour des vacances en Europe. La compagnie aérienne avec qui vous faites affaires vend des crédits carbones qui serviront à compenser les quelques tonnes émises par votre famille lors du périple. Que faire ? Selon un nouveau rapport publié aujourd'hui par un comité de parlementaires britanniques, vous devriez compenser vos émissions. Les avantages découlant des compensations volontaires de carbone dépassent leurs inconvénients, résument les auteurs du rapport "The Voluntary Carbon Offset Market". Dans la jungle des compensations Bombardés par des messages contradictoires, citoyens et entreprises peinent actuellement à s'y retrouver. Plusieurs observateurs parlent de la"jungle" des compensations volontaires de carbone à cause de l'absence de réglementation et du nombre sans cesse croissant d'entreprises et d'organisations qui proposent leurs propres types de compensations. Les parlementaires britanniques recommandent donc à leur gouvernement d'adopter une position sans équivoque en faveur des compensations, tout en élaborant des règles du jeu qui sont claires. Le Ministère de l'Environnement (DEFRA) a d'ailleurs annoncé son intention de publier des normes qui baliseraient ce qui peut être vendu ou pas en tant que compensation de carbone. Il a indiqué que les normes entourant le Mécanisme de développement propre du Protocole (MDP) de Kyoto pourraient servir de modèle. Dans le même sens, les entreprises et organisations ne pourraient plus se dire"carboneutres" sans respecter des normes, qui devraient bientôt être dévoilées. Les députés aimeraient également que le gouvernement oblige les entreprises qui proposent des produits et services qui émettent beaucoup d'émissions de GES à offrir des compensations. On devine que les auteurs font ici référence aux compagnies aériennes, notamment. Rappelons qu'Air Canada offre dorénavant la possibilité à ses clients d'acheter des compensations de carbone lorsque ceux-ci achètent leur billet d'avion. Vendre des indulgences ? Les critiques adressées aux compensations volontaires remettent en question la qualité des projets financés, la validité des réductions de GES annoncées mais également le concept même de vendre des"indulgences" de carbone, qui permettraient aux gens et entreprises de ne pas changer leurs habitudes très énergivores et polluantes. Le rapport des députés britanniques souligne pour sa part que les compensations volontaires permettent de financer une grande diversité de projets, notamment ceux qui sont petits et qui sont réalisés dans des pays actuellement laissés pour compte par le MDP. Les projets MDP sont normés et vérifiés, ce qui assure une plus grande légitimité que les compensations volontaires, mais la plupart des projets MDP ont lieu dans des pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil, tandis que le continent africain accueille très peu de projets. Les projets industriels dans les pays émergents permettent de récolter un très grand nombre de crédits de carbone à faible prix, tandis que les pays les plus pauvres ne jouissent pas d'infrastructures permettant de type de projets. Pour aller plus loin : http://www.publications.parliament.uk/pa/cm200607/cmselect/cmenvaud/331/331.pdf Rapport http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6908717.stm BBC