Les premiers magasins canadiens doivent ouvrir en 2013. Photo : Bloomberg.

Ça y est, la chaîne de grandes surfaces commerciales américaine Target a lancé ses opérations de recrutement à l’échelle du Canada. Elle passe ainsi outre «l’illégalité potentielle» du plan de licenciement collectif des employés de Zellers, comme l’expliquait en mai François Pouliot, dans un post de son blogue «La Bourse» de Lesaffaires.com.

Pour recruter, Target mise sur un site Web spécifique, Target.ca/carrieres. Celui-ci présente de l'information sur l'histoire, la mission et les valeurs de Target. Il donne aussi un aperçu de la culture de l'entreprise, «qui favorise la croissance et le perfectionnement de tous les employés». D'ici l'ouverture de ses premiers magasins canadiens, en 2013, Target Canada affichera régulièrement de nouvelles offres d'emploi, et les personnes qui désirent être tenues informées sont invitées à visiter le site souvent et à s'inscrire aux avis d'offres d'emploi par courriel.

«Dans les années à venir, nous accueillerons des milliers de nouveaux employés au Canada au sein de notre équipe, et ce site Web va nous permettre d’entrer en contact avec les candidats», dit Tiffany Monroe, vice-présidente, ressources humaines, de Target Canada.

Target Canada embauche actuellement des membres d'équipe pour des postes à son siège social de Mississauga, en Ontario, dans différents secteurs (les ressources humaines, le marchandisage, les soins de santé, l'immobilier, le design, la gestion des immeubles, le soutien à la chaîne logistique et à la distribution, les services juridiques et la gestion du risque, la protection des biens et la prévention des pertes, le marketing, etc.). Le siège social comptera quelque 100 employés d'ici la fin de l'année, et plus de 500 au moment de l'ouverture des premiers magasins.

De plus, Target est à la recherche de personnes possédant une expérience professionnelle pertinente et des aptitudes au leadership pour pourvoir des postes de chefs d'équipe. Ces derniers seront chargés de superviser des groupes de magasins à l'échelle du Canada.

En 2012, Target commencera à recruter d'autres employés pour ses magasins canadiens, notamment du personnel de service à la clientèle et du personnel de vente.

On le voit bien, la direction de Target ne fait aucune mention des employés mis à pied, après l’acquisition de Zellers. Tous sont clairement appelés à être remplacés. Pourtant, une telle pratique semble aller à l’encontre du droit du travail québécois et du droit ontarien. D’après M. Pouliot, «l'article 97 de la Loi sur les normes du travail indique que "l'aliénation partielle d'une entreprise n'affecte pas la continuité de l'application des normes du travail". En d'autres mots, si l’on vend partiellement une entreprise, rien ne change dans celle-ci.

«Cette disposition est à lire avec l'article 124 de la Loi qui édicte qu'un salarié qui compte deux années de service dans une compagnie ne peut être remercié "sans cause juste et suffisante". Or, il est depuis longtemps établi en jurisprudence que la vente partielle d'une entreprise n'est pas une cause juste et suffisante pour remercier un salarié. D'où l'illégalité potentielle du plan de licenciement collectif de Target-Zellers.»

Cela étant, Target prévoit ouvrir de 125 à 135 magasins, dès 2013. Chaque magasin devrait employer de 150 à 200 personnes.

Target Corporation, dont le siège social est à Minneapolis, est à la tête de 1 762 magasins répartis dans 49 États américains. Il fournit du travail à quelque 335 000 personnes et affichait l’an dernier des revenus de plus de 67 milliards de dollars américains.