Les grands groupes de distribution sombrent à Wall Street

Publié le 10/01/2019 à 12:05

Les grands groupes de distribution sombrent à Wall Street

Publié le 10/01/2019 à 12:05

Par AFP
Une main tient des sacs de magasin dans un centre commercial.

[Photo:123rf]

Les grands groupes de distribution aux États-Unis, Macy’s (M) en tête, sombraient jeudi à Wall Street sur fond de ventes de fin d’année décevantes qui pourraient s’étendre au début de cette année.

La chaîne de magasins Macy’s était la plus durement affectée jeudi, perdant 18,37 % vers 11H15 après avoir annoncé revoir à la baisse ses prévisions annuelles de chiffre d’affaires et de bénéfices en raison d’un ralentissement des ventes en toute fin d’année.

« La saison des fêtes a démarré solidement, particulièrement durant le Black Friday (le 23 novembre) et la semaine qui a suivi sur les ventes en ligne, mais s’est affaiblie à la mi-décembre, sans retrouver ensuite les niveaux attendus avant la semaine de Noël » a reconnu le PDG de l’entreprise Jeff Gennette jeudi, insistant sur la faiblesse des ventes d’articles de sports féminins, des bijoux de mode et de la cosmétique.

La prévision de croissance des ventes annuelles à magasins comparables est en conséquence passée d’une fourchette de 2,3 % à 2,5 % en novembre à une anticipation de croissance de 2 % désormais. La prévision de bénéfice par action a également été révisée à la baisse.

Cette contreperformance est survenue « alors que les dépenses de consommation américaines étaient en hausse », a observé Neil Saunders, directeur général de la société d’analyse GlobalData Retail. « Macy’s ne peut donc s’en prendre qu’à lui-même », a-t-il ajouté, soulignant par ailleurs l’absence d’« esprit de célébration de Noël » dans de nombreux magasins du groupe.

Kohl’s (KSS) subissait l’effet de souffle, plongeant de 7,30 % après avoir annoncé des ventes de fin d’année certes en hausse de 1,2 % par rapport à l’année précédente, mais un peu décevantes aux yeux des investisseurs.

« Les attentes étaient élevées », a affirmé Neil Saunders, rappelant que l’an dernier à la même époque le groupe a affiché une croissance « excellente » de 6,9 % de ses ventes.

La défiance vis-à-vis des groupes de distribution était généralisée jeudi, touchant Target (TGT) (-3,42 %) malgré une progression de 5,7 % de ses ventes à magasins comparables en fin d’année, L Brands (LB) (-6,09 %), maison mère de Victoria Secret, à la suite d’une stagnation de ses ventes à magasins comparables sur la même période, et Barnes & Nobles (BKS) (-11,90 %) après la menace d’une réduction de ses prévisions de revenus de 10 % en raison des dépenses de publicité et des promotions.

Pour cause de soldes 

Plus généralement, les promotions faisaient l’objet d’une attention particulière. Car outre la fin d’année globalement moins robuste qu’anticipée dans le secteur, les soldes ayant suivi Noël font anticiper selon certains une poursuite de la morosité ambiante.

« Nous pensons que la crainte (des marchés) est due aux démarques de janvier », a affirmé Brandon Fletcher, analyste chez Bernstein, à l’agence Bloomberg, qualifiant de « féroces » les démarques accordées après le 25 décembre.

Les analystes soulignaient par ailleurs l’impact de la fermeture partielle des administrations américaines, le « shutdown », comme motif d’une potentielle baisse de la consommation des Américains.

Cette paralysie partielle des administrations américaines, qui touche 800 000 fonctionnaires placés de facto en congé sans solde et affecte par ricochet des millions d’Américains, est entrée dans sa troisième semaine. Ces employés se préparent à leur premier bulletin de paie manquant, une situation particulièrement compliquée notamment pour les salaires les moins élevés.

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