La Confédération des syndicats nationaux (CSN) poursuit son offensive syndicale chez Alimentation Couche-Tard.
Hier soir, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Couche-Tard de Montréal et de Laval - CSN a déposé une nouvelle requête en accréditation auprès de la Commission des relations du travail (CRT).
Cette requête concerne un nouveau groupe d’une dizaine employés d'un dépanneur, situé cette fois au 18 401, Antoine-Faucon, dans l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, à Montréal. Le syndicat de la CSN désir les représenter.
« Nous sommes très heureux de les accueillir parmi nous. Ils rejoignent ainsi leurs collègues des Couche-Tard syndiqués et ils pourront compter en tout temps sur la solidarité des 300 000 membres de syndicats CSN qui les soutiendront sans relâche », a déclaré par voie de communiqué le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.
Selon la CSN, la plupart des salariés de Couche-Tard travaillent au salaire minimum (9,65$ de l'heure), et ce sans considération pour le nombre d'années de service, et ne jouissent d'aucune journée de maladie payée. «En l'absence de syndicat, poursuit-elle, ils ont de la difficulté à faire respecter les normes du travail ainsi que les lois sur la santé et la sécurité au travail.»
Une fois accrédité par la CRT, CSN explique qu’elle réunira ses nouveaux membres afin de convenir d'un projet de négociation pour conclure une première convention collective.
Risques de fermeture?
Rappelons que Couche-Tard a procédé récemment à la fermeture précipitée de deux dépanneurs de Montréal dont les employés avaient entrepris des procédures de syndicalisation. Un premier était situé à l’intersection des rues d’Iberville et Jean-Talon, alors qu’un deuxième était situé au coin des rues Saint-Denis et Beaubien.
Une plainte a été déposée devant la Commission des relations de travail par la CSN au nom des ex-employés de Couche-Tard. La CSN réclame compensation de Couche-Tard, notamment pour manoeuvre anti-syndicale et dommages moraux, explique Jean-Pierre Larche, porte-parole de la centrale syndicale. Les audiences sont prévues pour le mois de janvier.
Par ailleurs, les employés de deux autres dépanneurs en Montérégie mènent actuellement des négociations, en présence d'un conciliateur, pour une première convention collective. Il s'agit d'un dépanneur de l'arrondissement Saint-Hubert, à Longueuil, de même qu'un dépanneur de Saint-Liboire. À Saint-Liboire, le rythme de négociation devrait s'intensifier au cours de la prochaine semaine, nous dit-on.
Parmi leurs revendications, notons une échelle salariale menant à un taux horaire de 12,50 $ l'heure, quatre journées de maladie par année, un bouton de panique en cas de vol à main armée et le respect des normes du travail et des lois sur la santé et la sécurité.
Jusqu'au bout
M. Larche affirme que la CRT devrait rendre une décision dans le dossier du dépanneur de Pierrefonds-Roxboro au cours des prochaines semaines. D'ici là, la CSN ne s'attend pas, sans pouvoir l'assurer, à ce que Couche-Tard prenne la décision de mettre la clef sous la porte de ce dépanneur.
«Cela dit, les employés connaissent les risques. On leur met cartes sur table avant d'agir, explique M. Larche, On ne peut rien leur promettre, mais on leur assure qu'ils auront notre appuie jusqu'au bout», si l'histoire venait à se répéter.
De son côté, Alimentation Couche-Tard n'a émis aucun commentaire ce matin. Au moment d'écrire ces lignes, la direction des communications n'avait pas retourné notre appel.
Le 22 novembre dernier, Couche-Tard a annoncé un bénéfice net de 113,5M $, en hausse de 5,3M $ ou 4,9 % comparativement au deuxième trimestre de 2010.
À 10h30 aujourd'hui, le titre de Couche-Tard se négociait à 29,85$ l'action à la Bourse de Toronto, une baisse de 0,16$ ou de 0,53% depuis le début de la journée.
