Transport aérien : les compagnies de charters font des affaires d’or

Publié le 15/01/2010 à 15:10

Transport aérien : les compagnies de charters font des affaires d’or

Publié le 15/01/2010 à 15:10

L'accroissement de la demande pour les services de vols nolisés est apparu après les fêtes de fin d'année. Photo : Bombardier

Les compagnies de charters, qui offrent des services de vols nolisés aux gens d’affaires, profitent d’une croissance importante de leur clientèle depuis que le gouvernement canadien a décidé en décembre d’accroître les mesures de sécurité pour tous les vols à destination des États-Unis.

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«C’est complètement fou, presque dramatique, affirme Patricia Micheletti, vice-présidente et chef de la sécurité de Corporate Aircraft Charters, de Dorval. Les demandes d’entreprises désireuses d’économiser temps et argent pour leurs déplacements vers les États-Unis ont littéralement explosé. Je parlerais facilement d’une hausse de 40% !»

Cet accroissement de la demande pour les services de vols nolisés est apparu dès le retour au travail au lendemain des vacances du temps des Fêtes. Entre temps, le gouvernement canadien avait imposé des fouilles supplémentaires aux passagers, interdit les bagages à main l’intérieur des cabines, et demandé à tous de se présenter à l’aéroport au moins trois heures avant le départ prévu.

Tout cela en réaction à l’incident terroriste avorté, survenu en plein vol le 25 décembre, sur les ailes de Northwest Airlines, entre Amsterdam et Detroit. Le gouvernement canadien a depuis, la semaine dernière, annoncé l’achat de dizaines de scanneurs corporels, lesquels devraient apparaître dans les aéroports canadiens sous peu.

L’avantage économique

Dans le jargon de l’industrie, Corporate Aircraft Charters est un broker, un genre de courtier en mesure de faire le lien entre les besoins de transports privés d’une entreprise et les charters, les fournisseurs de service de vols nolisés. D’autres comparent ses services plus simplement à celui d’une agence de voyages spécialisée dans le transport par avion nolisé.

Selon sa vice-présidente, Mme Micheletti, les entreprises sont toujours surprises d’apprendre combien il peut être avantageux de faire appel aux services d’un charter.

L’avantage des vols nolisés pour les entreprises clientes se mesure d’abord en terme de flexibilité des horaires et des destinations. À l’aide d’un charter, les clients peuvent atterrir dans des aéroports plus petits, beaucoup moins achalandés, et souvent plus près de l’usine ou du bureau visité. Lorsque le temps perdu lié aux délais de sécurité (3 heures) et de retard est pris en compte, et ce, pour chacun des travailleurs devant voyager, l’avantage devient aussi clairement économique.

Les prix varient en fonction des destinations et du nombre de passagers. À titre d’exemple, un vol aller-retour dans la même journée entre Montréal et New York se détaille pour un groupe de 5 à 6 personnes, aux environs de 500$ par personne, taxes incluses, dit Mme Micheletti. Il serait difficile pour une entreprise de trouver meilleur tarif à bord de compagnies aériennes régulières.

«À compter de 4 passagers ou 5 passagers, ça commence à être très intéressant», explique Gilles Bruneau, chef de la direction financière de StarLink, qui offre des services de vols nolisés à partir de Dorval.

Des délais plus courts

Ce dernier n’a pas remarqué de bonds de revenus aussi significatifs que celui dont parle Corporate Aircraft Charters, mais soutiens que la tendance pour le transport par nolisement est là pour durer. «Nos meilleurs alliés pour cette croissance, sont les compagnies aériennes régulières !»

Ces dernières sont tenues d’imposer à leurs passagers les mesures qu’imposent les gouvernements aux services de sécurité des aéroports. Au Canada, l’Agence canadienne de sûreté du transport aérien coordonne ces mesures à l’endroit des passagers et de leurs bagages, ainsi qu’à l’endroit des employés des aérogares.

Les charters n’ont donc pas encore à imposer à leurs passagers les interdictions de bagages dans les cabines, ou encore une arrivée des passagers des heures avant le départ. Quinze minutes d’avance suffisent. «Mais si le passager n’arrive qu’une minute avant le départ, ça va aussi, explique le patron de StarLink. Ça dépend de lui !»

 

 

 

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