Transat a connu une baisse de 3,3% du nombre de voyageurs. Photo : Transat AT

Transat A.T. affirme que la probabilité que son projet d'acquisition d'une agence de voyages aux Etats-Unis se concrétise pourrait s'accroître si les Etats-Unis se décidaient à permettre aux Américains de voyager à Cuba.

"Il est certain que nous regardons encore du côté du marché américain", a affirmé jeudi le président et chef de la direction du voyagiste, Jean-Marc Eustache, lors d'une conférence téléphonique à laquelle avait été conviée des analystes.

"Nous croyons que Transat devra un jour avoir une place au sein de ce marché", a-t-il ajouté.

Transat a retrouvé le chemin de la rentabilité malgré une baisse de ses revenus au quatrième trimestre de 2009, alors que l'agence de voyage montréalaise a tiré profit d'une forte réduction des frais hôteliers, entre autres économies.

Pour la période de trois mois terminée le 31 octobre, Transat, qui comprend parmi ses filiales le transporteur aérien Air Transat, a enregistré un bénéfice net de 18,1 millions $, soit 52 cents par action, contre une perte nette de 82,4 millions $, ou 2,54 $ par action, un an plus tôt.

Les revenus du quatrième trimestre se sont élevés à 719,7 millions $, en baisse par rapport à ceux de 790,4 millions $ réalisés lors de la même période un an plus tôt, alors que le voyagiste a souffert d'une baisse des prix et du nombre de voyageurs, particulièrement en ce qui a trait à ses activités en France.

La diminution de neuf pour cent de ses revenus est principalement attribuable à la baisse des prix de vente moyens et à un recul de 3,3 pour cent du nombre de voyageurs, conséquences du contexte économique et, dans une certaine mesure, de la grippe H1N1, a indiqué Transat.

Sur l'ensemble de l'exercice 2009, Transat a enregistré un bénéfice net de 61,8 millions $ et des revenus de 3,55 milliards $, contre un bénéfice net de 49,4 millions $ et des revenus de 3,51 milliards $ un an auparavant.

En tant que plus important organisateur mondial de voyages à destination de Cuba, Transat se trouve en excellente position pour tirer profit de toute occasion qui lui permettrait de desservir les millions d'Américains qui prendraient probablement des vacances dans la plus grande île des Caraïbes.

Le projet de loi actuellement à l'étude au Congrès des Etats-Unis vise à lever dès le printemps l'interdiction des voyages à Cuba. Il profite notamment du soutien des groupes d'intérêts du secteur de l'agriculture, qui espère accroître ses exportations vers le pays communiste.

Les voyagistes américains estiment que près de deux millions de voyageurs des Etats-Unis pourraient initialement se rendre à Cuba chaque année, ce qui aurait pour effet de mettre pas moins de 1 milliard $ dans les coffres des agences de voyage et sociétés aériennes. Certains croient même que cinq millions de touristes pourraient prendre des vacances dans l'île chaque année, d'ici à cinq ans.

En ce moment, environ 2,5 millions de personnes visitent Cuba annuellement. La plupart de ces touristes proviennent du Canada, parmi lesquels 300 000 font le trajet à bord d'un appareil d'Air Transat.

Cependant, l'île constitue également une destination soleil privilégiée par les touristes de Grande-Bretagne, d'Italie, d'Espagne et de France.

Avant la révolution de 1959, environ 85 pour cent des touristes qui se rendaient à Cuba provenaient des Etats-Unis.

Le cours des actions de Transat A.T. a terminé la séance de jeudi à 20 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 2,41 $, soit près de 14 pour cent, par rapport à son taux de clôture de la veille sont aussi inférieurs.