Le 30 avril, les responsables avaient plutôt justifié la fin du service par le fait qu'il n'était simplement pas "pratique" pour les Canadiens.

En fait, un rapport portant sur une brèche sur le site Internet survenue en 2007 montre que le plan d'action de Passeport Canada pour corriger le tir incluait le retrait du service en ligne.

L'agence offre désormais un formulaire téléchargeable que les requérants peuvent remplir, imprimer et remettre à un préposé de Passeport Canada.

Ce transfert inusité d'un service Internet à un service papier est décrit dans une ébauche de rapport à la commissaire à la protection de la vie privée du Canada concernant la brèche survenue il y a 18 mois.

La Presse Canadienne a obtenu le document, daté de janvier 2009, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Un Ontarien a signalé à Passeport Canada, le 29 novembre 2007, avoir été en mesure d'accéder à des informations personnelles d'un autre requérant. La brèche lui avait donné un accès direct aux numéros de permis de conduire, d'assurance-maladie et d'assurance-sociale, de même qu'aux numéros de téléphone et à l'adresse du requérant.

En décembre dernier, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Jennifer Stoddart, a rapporté que la brèche démontrait "une faille dans le système" vraisemblablement causée par une "erreur humaine, qui peut être prévenue, mais pas complètement éliminée dans un système complexe de technologie de l'information".

Le rapport final de Passeport Canada sur l'incident, attendu pour le 31 mars, n'a pas encore été remis à la commissaire.

L'ébauche obtenue par La Presse Canadienne, néanmoins, démontre que Passeport Canada n'a pas pu identifier d'autres brèches sur le site Internet dans sa révision des transactions entre juin et décembre 2007.

L'enquête indique aussi que l'Ontarien ayant rapporté le problème avait eu accès à des renseignements sur 23 personnes, et qu'un journaliste avait pu accéder à la fiche de cinq personnes.