Manufacturiers : d'autres pertes d'emplois à venir

Publié le 08/12/2008 à 00:00

Manufacturiers : d'autres pertes d'emplois à venir

Publié le 08/12/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Des acteurs de l'industrie estiment que la tendance devrait s'intensifier au cours de la prochaine année, la crise économique nord-américaine prenant de l'ampleur et la demande pour des articles allant des pièces d'automobile au papier journal s'amenuisant.

Le président directeur-général de Manufacturiers et exportateurs du Canada, Jayson Myers, a dit croire que ce n'est que le début des pertes significatives d'emplois et des fermetures d'usines. M. Myers prévoit qu'à court terme, l'avenir est sombre pour le secteur manufacturier et pour les exportations canadiennes en général.

"Nous ne savons pas à quel point la situation va empirer et tout le monde se croise les doigts, mais actuellement, il n'y a aucun signe d'un renversement rapide", a soutenu M. Myers.

Au cours de la dernière semaine, une autre série importante de mises à pied a frappé les industries automobile et forestière, les deux secteurs de l'économie canadienne qui ont déjà été secoués par la baisse de la demande aux Etats-Unis.

General Motors a annoncé un autre arrêt temporaire de certaines activités à son usine d'Oshawa, en Ontario, qui affectera 700 travailleurs, alors que le constructeur automobile a sabré 2000 emplois de plus en Amérique du Nord. A Montréal, le géant du papier journal AbitibiBowater a annoncé la fermeture d'une usine à Grand Falls (Terre-Neuve-et-Labrador), menant à la perte d'au moins 800 emplois.

Les manufacturiers canadiens, qui employaient environ 2,1 millions de personnes à la fin de 2006, sont pris dans la tempête d'un dollar fort, de marchés automobile et immobilier en déroute aux Etats-Unis et d'une crise mondiale du crédit.

De plus, l'industrie a été affectée par la mondialisation de l'économie manufacturière qui a mené à un transfert d'emplois du Canada et des Etats-Unis vers des pays avec une main-d'oeuvre meilleure marché comme le Mexique, la Chine, la Malaisie et la Thaïlande.

Mais la récession américaine a frappé le plus grand coup sur les travailleurs au Canada, la demande pour les pièces d'automobile et la machinerie, le bois d'oeuvre et le papier journal chutant aux Etats-Unis, qui reçoivent les trois quarts des exportations canadiennes.

"Les compagnies opèrent en fonction des commandes déjà faites, mais les nouvelles sont vraiment limitées et certaines compagnies n'ont pas rapporté de nouvelles commandes depuis environ un mois", a expliqué M. Myers.

Le lobbyiste a ajouté qu'à long terme, les marchés allaient rebondir, les consommateurs se remettraient à dépenser et la production reprendrait de la vigueur, mais "clairement pas aux niveaux du début de l'année".

Les industries automobile et forestière réclament des gouvernements fédéral et provinciaux une aide financière et des prêts garantis pour les aider à tenir le coup.

Sans cette aide des gouvernements, l'industrie forestière canadienne est menacée d'extinction, a soutenu le président du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, Dave Coles. "On pourrait ne plus avoir d'industrie dans un an ou un an et demi", a-t-il affirmé.

M. Coles a demandé que le gouvernement organise une rencontre de stratégie nationale avec tous les principaux acteurs, incluant l'industrie, les provinces et les syndicats.

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